• mahrane

     

     

    Ma dernière lecture. Un superbe récit d’une plume qui tremble, hésite, se perd mais prouve que la mémoire est toujours aux ordres du cœur.

     

    Résumé : Un soir, à l’heure où l’on raconte des histoires aux enfants, Mohamed Mahrane sort délicatement d’un sachet en plastique bleu une feuille jaunâtre ; Saïd, son fils, découvre ce que fut la guerre d’Algérie de son père qui fut militant FLN à Paris. « J’ai lu : “Fédération de France.” Un nom, le sien, était indiqué sous cet en-tête ; plus bas, une formule lui signifiant la reconnaissance de la République algérienne. Le document était frappé d’un tampon du FLN, Fédération de France. […] Il me reprit le tout, et dit qu’il fallait maintenant se coucher et ne plus y penser. J’y repensais : un résistant FLN, mon père. » Le bout de papier fait naître en Saïd l’envie, quasi obsessionnelle, de tout connaître, jusque dans les moindres détails. Seulement, comme beaucoup d’Algériens de sa génération, Mohamed, « ce sombre taiseux », ne se livre que trop rarement... À peine a-t-il entamé le récit de ses missions secrètes dans les cafés kabyles du IIIe arrondissement, sa cavale sur les toits de Paris avec les gendarmes à ses trousses, qu’il meurt d’un malaise cardiaque. Le jeune homme n’a plus de père ni assez de souvenirs pour compléter un récit lacunaire. Cinquante ans après les faits d’armes de son père, Saïd Mahrane entame une enquête très personnelle qui fait surgir des fantômes disparus de l’histoire de la guerre d’Algérie. À Paris et à Alger, ses interlocuteurs (patron d’un café parisien, cadre du FLN, anciens de chez Renault, héroïnes oubliées de la clandestinité, etc.) sont vieux, parfois malades, mais leur mémoire est intacte. Renouant les bribes d’un passé englouti, l’auteur fait renaître les images violentes, intenses, clandestines du « second front » de la guerre d’Algérie, qui fut aussi le décor de la jeunesse de son père, jeune kabyle dans ce Paris étouffant des années cinquante.

     

     

    Chapitre 19. Page 165 : « Quand on voit Alger, les immeubles plus tout à fait blancs, les volets mi-clos, les corps étendus à l’ombre, les ruelles escarpées, les cinémas condamnés, les enseignes en français, les pâtisseries fourrées aux dattes, la mystérieuse casbah, les poissonniers ambulants, les agrumes qui embaument, les chats bagarreurs, les chauffeurs râleurs, les policiers en bleu pervenche, les arcades le long du port, Notre-Dame d’Afrique en surplomb, les fresques de la Grande-Poste, les cafés bondés, les avenues qui se vident au crépuscule, quand on voit Alger, on comprend la souffrance des Français le jour où ils durent quitter cette ville. » en surplomb, les fresques de la Grande-Poste, les cafés bondés, les avenues qui se vident au crépuscule, quand on voit Alger, on comprend la souffrance des Français le jour où ils durent quitter cette ville. »

     

    Saïd MAHRANE, né le 30 juillet 1978, est grand reporter au Point depuis 2005.

     

     

     


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    « Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges. » Khalil Gibran

     

    Amities 1243
       

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  • Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette en chiffon, et qu’il m’offre un morceau de vie, je profiterais de ce temps le plus possible.

     

    Je suppose que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais en définitif je penserais tout ce que je dis.

    Je donnerais une valeur aux choses, pas pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles signifient.

     

    Je dormirais peu, je rêverais plus. Je crois que chaque minute passée les yeux fermés représente soixante secondes en moins de lumière.

     

    Je marcherais quand les autres s’arrêtent, je me réveillerais quand les autres dorment.

     

    Si Dieu m’offraient un morceau de vie, je m’habillerais simplement, me déshabillerais sous le soleil, en laissant à nu non seulement mon corps, mais aussi mon âme.

     

    Je prouverais aux hommes combien ils se trompent en pensant qu’on ne tombe plus amoureux en vieillissant, et qu’ils ne savent pas qu’on vieillit lorsqu’on cesse de tomber amoureux.

     

    Je donnerais des ailes à un enfant, mais je le laisserais apprendre à voler seul.

     

    J’enseignerais aux vieux que la mort ne vient pas avec l’âge, mais avec l’oubli.

     

    J’ai appris tant de choses de vous, vous les hommes...

     

    J’ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, sans savoir que le véritable bonheur réside dans la manière de l’escalader.

     

    J’ai appris que quand un nouveau-né serre fort de son petit poing, pour la première fois, la main de son père, il le retient pour toujours.

     

    J’ai appris qu’un homme n’a le droit d’en regarder un autre de haut que pour l’aider à se lever.

    J’ai appris tant de choses de vous, malheureusement elles ne me serviront plus à grand-chose, car lorsqu’on me rangera dans ce coffre, je serai malheureusement mort.

     

    Dis toujours ce que tu sens, et fais ce que tu penses.

     

    Si je savais que je te vois dormir aujourd’hui pour la dernière fois, je t’embrasserais très fort et je prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme.

     

    Si je savais que ce sont les dernières minutes où je te vois, je te dirais « je t’aime », sans présumer bêtement que tu le sais déjà.

     

    Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une autre occasion de faire bien des choses, mais si jamais je me trompe et que je n’ai plus que ce jour, j’aimerais te dire combien je t’aime et que je ne t’oublierai jamais.

     

    Le lendemain n’est garanti à personne, qu’il soit jeune ou vieux.

     

    Aujourd’hui peut être le dernier jour où tu vois ceux que tu aimes.

     

    N’attends pas, fais-le aujourd’hui, car si demain ne vient pas, tu regretteras sûrement de n’avoir pas pris le temps d’un sourire, d’une caresse, d’un baiser, car tu étais trop occupé pour pouvoir faire plaisir.

     

    Garde près de toi ceux que tu aimes, dis-leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aime-les et traite-les bien, prends le temps de leur dire « je regrette », « pardonne-moi », « s’il te plaît », « merci » et tous les mots d’amour que tu connais.

     

    Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande au Seigneur la force et la sagesse de les exprimer.

     

    Montre à tes amis et aux êtres chers combien ils sont importants pour toi.

    Gabriel García Márquez

     


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  • Benjamin Stora a contribué à briser les tabous qui pesaient en France sur l'évocation de la guerre d'Algérie. Il plaide pour une approche dépassionnée de ce conflit, cinquante ans après son terme.
    Historien, homme engagé, Benjamin Stora, 61 ans, est sans doute le meilleur spécialiste de l'histoire contemporaine de l'Algérie, sa terre natale. Scénariste de Guerre d'Algérie, la déchirure, remarquable documentaire réalisé par Gabriel Le Bomin, il revient sur ce que fut la tragédie algérienne, son oubli et son retour dans les mémoires. De part et d'autre de la Méditerranée.

    Benjamin Stora, scénariste de Guerre d'Algérie, la déchirure, remarquable documentaire réalisé par Gabriel Le Bomin, revient sur ce que fut la tragédie algérienne, son oubli et son retour dans les mémoires.

    Aucune manifestation officielle n'est prévue en France pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie. Certes, il s'agit d'une défaite, mais ne pouvait-on pas espérer une phrase, un geste, en guise d'apaisement ?

    On est toujours dans la guerre des mémoires, où chaque camp dit : "Ma souffrance est supérieure à la vôtre, mes morts sont plus nombreux." Cinquante ans après la fin de la guerre, il serait temps d'en finir avec cette logique mémorielle communautaire. Je souhaiterais que la France et l'Algérie respectent toutes les victimes : Algériens, harkis, immigrés, pieds-noirs, appelés. Ne serait-ce que par considération pour les morts.  

     

    Vous venez d'écrire le scénario de Guerre d'Algérie, la déchirure. En revisitant cette période, avez-vous eu le sentiment qu'on n'en parle plus de la même façon aujourd'hui ?

    Lorsque j'étais étudiant à Nanterre au début des années 1970, on n'en parlait pas du tout ! La société française avait tourné la page. C'est René Rémond qui m'a suggéré de travailler sur le sujet. Il m'a présenté au grand spécialiste d'alors, l'historien Charles-Robert Ageron. C'est sous sa direction que j'ai rédigé ma thèse sur Messali Hadj (1898-1974), le pionnier du nationalisme algérien. Vous imaginez... Non seulement l'Algérie n'intéressait personne, mais encore moins le nationalisme, à une époque où les sujets à la mode tournaient autour du socialisme, du mouvement ouvrier, de la lutte des classes... D'ailleurs, j'étais son seul étudiant. Je dois beaucoup à Ageron. Il m'a tout appris du métier d'historien : le bon usage des sources, l'esprit critique, la méfiance à l'égard de l'idéologie. Le tiers-mondisme était très bien porté à l'époque et je militais depuis l'âge de 18 ans dans un mouvement trotskiste, que j'ai quitté quelques années après ma soutenance de thèse en 1978.    

    A quelle date commence-t-on à reparler de l'Algérie ?

    On sort du silence - et pour le chercheur, de la solitude... - en octobre 1988, avec les émeutes d'Alger, qui feront près de 500 morts. Une foule de questions sont alors posées. Comment les Algériens en sont-ils arrivés là ? Comment expliquer cette violence ? Y a-t-il un rapport avec la première guerre d'Algérie ? Ces événements engendrent un retour de mémoire. Les journalistes s'y intéressent, puis des chercheurs.

    Dans les années 2000, également, le cinéma et la littérature s'emparent de l'Algérie...

    On assiste en effet à un basculement dans la fiction cinématographique et littéraire. De mémoire, je citerai un certain nombre de ces films sortis dans ces années-là : Mon colonel, de Laurent Herbiet, L'Ennemi intime, de Florent Emilio Siri, La Trahison, de Philippe Faucon, Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb, Nuit noire, d'Alain Tasma, sur le 17 octobre 1961, Vivre au paradis, de Bourlem Guerdjou, Sous les pieds des femmes, de Rachida Krim, etc. De jeunes romanciers s'emparent, eux aussi, du sujet : Jérôme Ferrari (Où j'ai laissé mon âme), Laurent Mauvignier (Des hommes), jusqu'au dernier Goncourt, Alexis Jenni (L'Art français de la guerre). Cette profusion par la fiction donne à la guerre d'Algérie une autre dimension.

     

    Avec le recul, pensez-vous que la meilleure formule pour résumer cette période est La Tragédie algérienne, le titre du livre de Raymond Aron, publié en 1957 et qui provoqua l'ire - et les insultes - de la droite ?

    Oui, c'est une tragédie. Le temps passant, je suis de plus en plus frappé par la grande violence de cette guerre. Même si le bilan des victimes est toujours difficile à établir et sujet à polémique, on peut rappeler que de 350 000 à 400 000 civils algériens sont morts, soit 3 % des 9 millions d'habitants algériens : un pourcentage identique à celui des morts de la Grande Guerre de 1914-1918 ; que 1,5 million de paysans algériens ont été déplacés au prix d'un bouleversement total du paysage agricole. On doit y ajouter de 15 000 à 30 000 harkis, 30 000 soldats français, 4 500 pieds-noirs tués et les 800 000 d'entre eux déplacés en métropole...   

     

    Il faut bien avoir à l'esprit qu'en quelques mois un siècle et demi de présence française s'effondre. L'Algérie n'est pas une colonie comme les autres. Il y a une pénétration de la culture française, des habitudes, des comportements qui vont laisser des traces. La France s'en remettra parce que c'est une grande nation industrielle et une puissance européenne. D'autant qu'elle feint de tourner la page. Il suffit d'écouter la chanson de Claude François, Cette année-là, consacrée à 1962. Le texte évoque le rock'n'roll, les Beatles, Marilyn... Tout y est... sauf l'Algérie. Pas un mot. Alors que les gens du Sud - pieds-noirs, harkis, soldats - vivent une tragédie, la France célèbre les années yé-yé. Deux histoires se chevauchent. Dans l'indifférence totale.

     

    Films, livres, préfaces, interviews : vous êtes partout une sorte de "Monsieur histoire d'Algérie". Comment expliquez-vous cette position centrale ? Est-ce seulement la consécration d'un travail ?

    J'ai publié des ouvrages sur l'histoire du Vietnam et du Maroc, pays où j'ai vécu plusieurs années. Mais, en France, c'est toujours de l'Algérie qu'on me parle... Sûrement y a-t-il le résultat de trente-cinq ans de travail, la publication de dizaine d'articles, de livres, de films. J'ai voulu très tôt transmettre mon savoir en produisant des documentaires pour la télévision, ce que, jusqu'à une période récente, peu d'universitaires faisaient. Cette exposition augmente la notoriété, mais aussi l'inimitié et la jalousie... Toutes ces explications ne suffisent pas. Sans doute ai-je creusé un sillon d'où surgissent des questions essentielles pour la société française d'aujourd'hui : l'histoire coloniale et les minorités, les communautés et la République, la religion et l'immigration... J'avancerai une autre hypothèse, plus personnelle. Issu de la communauté juive d'Algérie, peut-être suis-je, par mon origine, à l'intersection de ce qu'on appelait les mondes "indigène"-musulman et "européen"-pied-noir, une sorte de passerelle. Je vous livre tout cela en bloc, ce ne sont que des pistes.

     

    In l'Express

     


    Le jeudi 19 avril 2012 à 18h30  à la Maison du toursime de Grenoble: Benjamin STORA

    Conférence : Les mémoires des blessés de l’Algérie.

    Benjamin Stora en 6 dates

    1950 : Naissance à Constantine (Algérie).
    1978: Doctorat d'histoire sur Messali Hadj, pionnier du nationalisme algérien.
    1986: Maître de conférences à Paris VIII.
    1991: Directeur scientifique à l'Institut Maghreb-Europe (Paris VIII).
    1996: Membre de l'Ecole française d'Extrême-Orient (Hanoi).
    Depuis 2001 Professeur d'histoire du Maghreb à l'Inalco ("Langues O") et à l'université Paris XIII.

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  • Le 18 mars 1962, les délégations française et algérienne parviennent à un accord : le lendemain à midi, le cessez-le-feu entre en vigueur en Algérie.

    La route de la paix en Algérie a été longue. Les conversations secrètes, semi-officielles et ouvertes, se sont multipliées depuis 1956 pour n’aboutir qu’à l’approche du printemps 1962.

    Depuis le mois de septembre 1959 et le discours du général de Gaulle qui annonçait « l’intention de la France de remettre aux Algériens le destin de l’Algérie », le sentiment quasi général était que l’Algérie coloniale avait vécu.

    La majorité des pieds-noirs et une partie de l’armée tenteront de s’y opposer, avec les barricades de janvier 1960 et le putsch raté d’avril 1961. Mais la mécanique de la négociation est engagée.

    La violence de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et celle du FLN étendent la terreur à travers l‘Algérie entière. À Paris, de Gaulle veut se débarrasser du dossier algérien. Aussi, dès le printemps 1961, plusieurs négociations sont menées par les émissaires du Général, qui avait déjà lancé un ballon d’essai lors d’entrevues entre délégations réduites à Melun, en septembre 1960.

    Les négociateurs vont et viennent

    La toute première négociation de 1961 verra même un chef de maquis FLN, Si Salah, rencontrer en catimini le chef de l’État à Paris. En vain. Le chef militaire est isolé et ne représente pas le FLN, dont les dirigeants sont soit emprisonnés, soit réfugiés au Caire ou à Tunis.

    Le premier round véritable de négociation se tient à Evian, en mai-juin 1961. Les deux camps se réuniront ensuite à Lugrin, toujours en Haute-Savoie, au mois d’août suivant. À chaque fois, les délégations dressent un constat d’échec. Les Français mettent en avant le statut de leurs compatriotes d’Algérie et le Sahara qui, à leurs yeux, n’est pas du tout partie intégrante de l’Algérie. Les Algériens veulent l’indépendance et n’entendent pas céder un pouce de leur territoire.

    Alors que les négociateurs vont et viennent grâce aux bons offices de la Suisse, en Algérie l’exode des pieds-noirs a débuté et les civils payent un lourd tribut au terrorisme des deux bords.

    Rendez-vous au « Yéti »

    Pour le seul mois de janvier 1962, l’OAS a fait 200 morts en Algérie.

    Fin 1961, la négociation est relancée, discrètement une fois de plus, mais ces petits pas aboutissent. Le 11 février 1962, Algériens et Français se retrouvent dans le chalet du « Yéti », aux Rousses.

    Ce rendez-vous jurassien sert à déblayer le terrain. Les négociateurs français sont sous pression. De Gaulle leur a dit « démerdez-vous » pour réussir.

    Côté algérien, la situation est plus complexe. Le FLN est profondément divisé entre une partie du gouvernement provisoire de la République algérienne et l’état-major, plus jusqu’au-boutiste. L’axe Ben Bella-Boumediène est en train de se mettre en place. L’Algérie socialiste se dessine sur fond de querelles personnelles. Les résistances françaises, notamment à propos du Sahara, céderont les unes après les autres.

    De Gaulle, pour faire avancer la négociation, avait même agité, sur les conseils de Ben Gourion, le président israélien, la naissance d’un réduit français en Algérie, si aucun accord global n’était trouvé avec le FLN. Au mois de février 1962, l’idée a été totalement abandonnée.

    La France défend les droits des Français d’Algérie à demeurer au sud de la Méditerranée. Le Général insiste pour conserver le plus longtemps possible la base navale de Mers-el-Kébir, près d’Oran, et les polygones de tirs nucléaires du Sahara.

    La conférence préparatoire des Rousses s’achève le 19 février sur un texte quasiment définitif. Les deux délégations repartent pour obtenir l’accord de leurs mandants.

    Le 7 mars, tout le monde se retrouve à Evian. Il faudra onze jours de marchandages supplémentaires pour ficeler les accords franco-algériens. Le 18 au soir, les délégations signent le texte de 84 pages. La guerre d’Algérie est terminée. Mais les drames algériens sont loin de l’être.

    Emission spéciale dimanche 18 mars à 10h 50 sur France3 Alpes et Rhône-Alpes

    Les rédactions de France 3 Alpes et Rhône-Alpes reviennent sur cet événement à l’occasion du 50e anniversaire et vous propose une émission spéciale de 26 minutes tout en images .

    Rappel des faits
    Il y a 50 ans, Evian-les-Bains entrait dans le grand livre de l’Histoire de France et dans celui tout neuf d’une Algérie indépendante. C’est dans l’ancien Hôtel du Parc, que furent signés les accords mettant fin officiellement aux huit années de combat entre le FLN et l’armée française.

    Un Sujet de Sandra Meallier.

     

    Un épisode peu connu
    Les négociations de paix conclues à Evian le 18 mars 1962 ont débuté en fait un an plus tôt, en avril 1961. Pourtant tout a failli capoter d’entrée. En effet, le 31 mars 1961, les partisans de l’Algérie française assassinent le maire d’Evian, Camille Blanc. Un épisode peu connu et qui demeure encore tabou aujourd’hui.

    Explications de Patrice Morel, images Serge Worreth, montage : Eric Achard.


    Sur France 5 le dimanche 18 mars à 22h00.
    "Une histoire algérienne" Documentaire de Ben Salama.

    Cinquante ans, jour pour jour, après la signature des accords d’Evian scellant la fin de la guerre d’Algérie, des témoins et des acteurs du conflit reviennent sur une page de l’histoire qui a profondément marqué la mémoire collective de part et d’autre de la Méditerranée. Un film proposé par Fabrice d’Almeida dans La Case du siècle.


    Un demi-siècle qu’elle a pris fin ! Et pourtant, les cicatrices de la guerre sont encore là, visibles, palpables et toujours douloureuses. Enfants ou jeunes adultes à l’époque, des Français et des Algériens se souviennent aujourd’hui d’une période qui a laissé des marques indélébiles dans leurs mémoires. Chacun à sa manière raconte son histoire d’une indépendance conquise par le sang, pas à pas, huit longues années durant. Une histoire qui est aussi celle de Ben Salama, l’auteur du documentaire proposé dans La Case du siècle.

    De retour dans sa Kabylie natale sur les traces du passé, le réalisateur livre, à la première personne, sa part de vérité, tout en donnant la parole à différentes personnalités issues des deux rives de la Méditerranée. Devenus écrivains, hommes politiques ou politologues, ces anciens militants nationalistes, officiers appelés ou simples civils ballottés dans un conflit dont ils ne comprenaient pas les enjeux rendent compte des années de guerre sans omettre l’horreur des exactions commises par les deux camps. Ben Salama a dédié son film à sa mère qui, au milieu du chaos, a réussi, seule, à subvenir aux besoins de ses cinq enfants. Comme tant d’autres, avant que les accords d’Evian ne viennent enfin instaurer la paix. Une paix qui sera néanmoins synonyme d’exil pour des milliers de Français d’Algérie et de harkis.

    Les principaux intervenants

    Maïssa Bey, écrivaine, fille d’un militant du FLN ; Fatima Besnaci, écrivaine, fille de harki ; Raphaël Dray, politologue, rapatrié d’Algérie ; Jean-Pierre Soisson, ancien ministre, officier appelé (1957-1959) ; Zohra Drif, sénatrice, militante du FLN (1956-1962) ; Rédha Malek, ancien Premier ministre, porte-parole du FLN (1957-1962) ; Michel Rocard, ancien Premier ministre, haut fonctionnaire (1958-1959) ; Pierre Joxe, ancien ministre, officier appelé (1959-1961) ; Gérard Belorgey, préfet honoraire, officier appelé (1956-1957).

     


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