• Le 18 mars 1962, la France et le FLN signaient les accords d’Evian

    Le 18 mars 1962, les délégations française et algérienne parviennent à un accord : le lendemain à midi, le cessez-le-feu entre en vigueur en Algérie.

    La route de la paix en Algérie a été longue. Les conversations secrètes, semi-officielles et ouvertes, se sont multipliées depuis 1956 pour n’aboutir qu’à l’approche du printemps 1962.

    Depuis le mois de septembre 1959 et le discours du général de Gaulle qui annonçait « l’intention de la France de remettre aux Algériens le destin de l’Algérie », le sentiment quasi général était que l’Algérie coloniale avait vécu.

    La majorité des pieds-noirs et une partie de l’armée tenteront de s’y opposer, avec les barricades de janvier 1960 et le putsch raté d’avril 1961. Mais la mécanique de la négociation est engagée.

    La violence de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et celle du FLN étendent la terreur à travers l‘Algérie entière. À Paris, de Gaulle veut se débarrasser du dossier algérien. Aussi, dès le printemps 1961, plusieurs négociations sont menées par les émissaires du Général, qui avait déjà lancé un ballon d’essai lors d’entrevues entre délégations réduites à Melun, en septembre 1960.

    Les négociateurs vont et viennent

    La toute première négociation de 1961 verra même un chef de maquis FLN, Si Salah, rencontrer en catimini le chef de l’État à Paris. En vain. Le chef militaire est isolé et ne représente pas le FLN, dont les dirigeants sont soit emprisonnés, soit réfugiés au Caire ou à Tunis.

    Le premier round véritable de négociation se tient à Evian, en mai-juin 1961. Les deux camps se réuniront ensuite à Lugrin, toujours en Haute-Savoie, au mois d’août suivant. À chaque fois, les délégations dressent un constat d’échec. Les Français mettent en avant le statut de leurs compatriotes d’Algérie et le Sahara qui, à leurs yeux, n’est pas du tout partie intégrante de l’Algérie. Les Algériens veulent l’indépendance et n’entendent pas céder un pouce de leur territoire.

    Alors que les négociateurs vont et viennent grâce aux bons offices de la Suisse, en Algérie l’exode des pieds-noirs a débuté et les civils payent un lourd tribut au terrorisme des deux bords.

    Rendez-vous au « Yéti »

    Pour le seul mois de janvier 1962, l’OAS a fait 200 morts en Algérie.

    Fin 1961, la négociation est relancée, discrètement une fois de plus, mais ces petits pas aboutissent. Le 11 février 1962, Algériens et Français se retrouvent dans le chalet du « Yéti », aux Rousses.

    Ce rendez-vous jurassien sert à déblayer le terrain. Les négociateurs français sont sous pression. De Gaulle leur a dit « démerdez-vous » pour réussir.

    Côté algérien, la situation est plus complexe. Le FLN est profondément divisé entre une partie du gouvernement provisoire de la République algérienne et l’état-major, plus jusqu’au-boutiste. L’axe Ben Bella-Boumediène est en train de se mettre en place. L’Algérie socialiste se dessine sur fond de querelles personnelles. Les résistances françaises, notamment à propos du Sahara, céderont les unes après les autres.

    De Gaulle, pour faire avancer la négociation, avait même agité, sur les conseils de Ben Gourion, le président israélien, la naissance d’un réduit français en Algérie, si aucun accord global n’était trouvé avec le FLN. Au mois de février 1962, l’idée a été totalement abandonnée.

    La France défend les droits des Français d’Algérie à demeurer au sud de la Méditerranée. Le Général insiste pour conserver le plus longtemps possible la base navale de Mers-el-Kébir, près d’Oran, et les polygones de tirs nucléaires du Sahara.

    La conférence préparatoire des Rousses s’achève le 19 février sur un texte quasiment définitif. Les deux délégations repartent pour obtenir l’accord de leurs mandants.

    Le 7 mars, tout le monde se retrouve à Evian. Il faudra onze jours de marchandages supplémentaires pour ficeler les accords franco-algériens. Le 18 au soir, les délégations signent le texte de 84 pages. La guerre d’Algérie est terminée. Mais les drames algériens sont loin de l’être.

    Emission spéciale dimanche 18 mars à 10h 50 sur France3 Alpes et Rhône-Alpes

    Les rédactions de France 3 Alpes et Rhône-Alpes reviennent sur cet événement à l’occasion du 50e anniversaire et vous propose une émission spéciale de 26 minutes tout en images .

    Rappel des faits
    Il y a 50 ans, Evian-les-Bains entrait dans le grand livre de l’Histoire de France et dans celui tout neuf d’une Algérie indépendante. C’est dans l’ancien Hôtel du Parc, que furent signés les accords mettant fin officiellement aux huit années de combat entre le FLN et l’armée française.

    Un Sujet de Sandra Meallier.

     

    Un épisode peu connu
    Les négociations de paix conclues à Evian le 18 mars 1962 ont débuté en fait un an plus tôt, en avril 1961. Pourtant tout a failli capoter d’entrée. En effet, le 31 mars 1961, les partisans de l’Algérie française assassinent le maire d’Evian, Camille Blanc. Un épisode peu connu et qui demeure encore tabou aujourd’hui.

    Explications de Patrice Morel, images Serge Worreth, montage : Eric Achard.


    Sur France 5 le dimanche 18 mars à 22h00.
    "Une histoire algérienne" Documentaire de Ben Salama.

    Cinquante ans, jour pour jour, après la signature des accords d’Evian scellant la fin de la guerre d’Algérie, des témoins et des acteurs du conflit reviennent sur une page de l’histoire qui a profondément marqué la mémoire collective de part et d’autre de la Méditerranée. Un film proposé par Fabrice d’Almeida dans La Case du siècle.


    Un demi-siècle qu’elle a pris fin ! Et pourtant, les cicatrices de la guerre sont encore là, visibles, palpables et toujours douloureuses. Enfants ou jeunes adultes à l’époque, des Français et des Algériens se souviennent aujourd’hui d’une période qui a laissé des marques indélébiles dans leurs mémoires. Chacun à sa manière raconte son histoire d’une indépendance conquise par le sang, pas à pas, huit longues années durant. Une histoire qui est aussi celle de Ben Salama, l’auteur du documentaire proposé dans La Case du siècle.

    De retour dans sa Kabylie natale sur les traces du passé, le réalisateur livre, à la première personne, sa part de vérité, tout en donnant la parole à différentes personnalités issues des deux rives de la Méditerranée. Devenus écrivains, hommes politiques ou politologues, ces anciens militants nationalistes, officiers appelés ou simples civils ballottés dans un conflit dont ils ne comprenaient pas les enjeux rendent compte des années de guerre sans omettre l’horreur des exactions commises par les deux camps. Ben Salama a dédié son film à sa mère qui, au milieu du chaos, a réussi, seule, à subvenir aux besoins de ses cinq enfants. Comme tant d’autres, avant que les accords d’Evian ne viennent enfin instaurer la paix. Une paix qui sera néanmoins synonyme d’exil pour des milliers de Français d’Algérie et de harkis.

    Les principaux intervenants

    Maïssa Bey, écrivaine, fille d’un militant du FLN ; Fatima Besnaci, écrivaine, fille de harki ; Raphaël Dray, politologue, rapatrié d’Algérie ; Jean-Pierre Soisson, ancien ministre, officier appelé (1957-1959) ; Zohra Drif, sénatrice, militante du FLN (1956-1962) ; Rédha Malek, ancien Premier ministre, porte-parole du FLN (1957-1962) ; Michel Rocard, ancien Premier ministre, haut fonctionnaire (1958-1959) ; Pierre Joxe, ancien ministre, officier appelé (1959-1961) ; Gérard Belorgey, préfet honoraire, officier appelé (1956-1957).

     

    « Gérard Noiriel à GrenobleBenjamin Stora: "La France et l'Algérie devraient respecter tous les morts" »

  • Commentaires

    1
    Dimanche 18 Mars 2012 à 00:45
    ZAZA
    merci de ce partage fethi, il y a de grande chance que je regarde France 5 demain soir. Bises et bonne nuit
    2
    Dimanche 18 Mars 2012 à 07:23
    joelle.colomar.over-
    Un sujet qui reste brûlant malgré le temps ! Bon dimanche. Joëlle
    3
    Dimanche 18 Mars 2012 à 08:38
    biker06
    Hello Fethi
    Ce general , c'etait un guignol ... comme ses successeurs d'aujourd'hui d'ailleurs !
    @ + Pat
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :