• Me permettez-vous ?

    Dans des pays où l'on assassine les penseurs, où les écrivains sont des mécréants et où l'on brûle les livres. Dans des pays où l'on rejette l'autre, où l'on scelle les bouches et où l'on enferme les idées. Dans des pays où poser une question est blasphématoire, il m'est nécessaire de vous demander de me permettre...

    Me permettez-vous d'élever mes enfants comme je le veux et de ne pas me dicter vos envies et vos ordres ?

    Me permettez-vous d'apprendre à mes enfants que la religion est d'abord pour Dieu et non pas pour les gens, les Imams et les Oulémas ?

    Me permettez-vous de dire à ma petite fille que la religion est morale, éducation, courtoisie, politesse, honnêteté et sincérité, avant de lui apprendre par quel pied elle doit d'abord entrer dans les toilettes et avec quelle main manger ?

    Me permettez-vous de dire à ma fille que Dieu est amour et qu'elle peut lui parler et lui demander ce qu'elle veut ?

    Me permettez-vous de ne pas rappeler à mes enfants la souffrance de la tombe alors qu'ils ne savent pas encore ce qu'est la mort ?

    Me permettez-vous d'apprendre à ma fille les bases de la religion et le respect qu'elle impose avant de lui imposer de porter le voile ?

    De dire à mon jeune fils que faire du mal aux gens, les humilier et les mépriser pour leur origine, couleur ou religion est un grand pêché pour Dieu ?

    Me permettez-vous de dire à ma fille que faire ses devoirs et se concentrer sur son éducation est beaucoup plus important pour Dieu que d'apprendre les versets du Coran par cœur sans même qu'elle n'en comprenne le sens ?

    Me permettez-vous de dire à mon fils que suivre le Prophète commence par prendre exemple sur sa droiture et honnêteté avant sa barbe et la longueur de son habit ?

    Me permettez-vous de dire à ma fille que les autres ne sont pas des mécréants et qu'elle n'a pas besoin de pleurer de peur qu'ils n'aillent en enfer ?

    Me permettez-vous de crier que Dieu n'a, après le Prophète, demandé à personne de parler en son nom, ni autorisé quiconque à vendre des indulgences ?

    Me permettez-vous de dire que Dieu a interdit de tuer une âme humaine et que celui qui tue un homme est comme s'il avait tué l'humanité entière ? Qu'un musulman n'a pas le droit d'en intimider un autre ?

    Me permettez-vous de dire à mes enfants que Dieu est plus grand, plus miséricordieux et plus juste que tous les Oulémas (docteurs en religion) réunis de la terre ? Que ses principes n'ont rien à voir avec ceux des marchands de religion ?

    Me permettez-vous ?

    Nizar KABBANI, poète syrien (1923-1998)
     


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  • Picture Cub

    Voilà que l'on se cache

    Quand se lève le vent
    De peur qu'il ne nous pousse
    Vers des combats trop rudes
    Voilà que l'on se cache
    Dans chaque amour naissant
    Qui nous dit après l'autre
    Je suis la certitude
    Voilà que l'on se cache
    Que notre ombre un instant
    Pour mieux fuir l'inquiétude
    Soit l'ombre d'un enfant
    L'ombre des habitudes
    Qu'on a plantées en nous
    Quand nous avions vingt ans

    Serait-il impossible de vivre debout

    Voilà qu'on s'agenouille
    D'être à moitié tombé
    Sous l'incroyable poids
    De nos croix illusoires
    Voilà qu'on s'agenouille
    Et déjà retombé
    Pour avoir été grand
    L'espace d'un miroir
    Voilà qu'on s'agenouille
    Alors que notre espoir
    Se réduit à prier
    Alors qu'il est trop tard
    Qu'on ne peut plus gagner
    A tous ces rendez-vous
    Que nous avons manqués

    Serait-il impossible de vivre debout

    Voilà que l'on se couche
    Pour la moindre amourette
    Pour la moindre fleurette
    A qui l'on dit toujours
    Voilà que l'on se couche
    Pour mieux perdre la tête
    Pour mieux brûler l'ennui
    A des reflets d'amour
    Voilà que l'on se couche
    De l'envie qui s'arrête
    De prolonger le jour
    Pour mieux faire notre cour
    A la mort qui s'apprête
    Pour être jusqu'au bout
    Notre propre défaite

    Serait-il impossible de vivre debout

     

     

     

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  • Paris 2012 9443

    Mieux que les rois
    Le soleil
    Maintenant règne
    En maître
    Absolu sur ces lieux 
     

    Les jardins s'ouvrent
    Aux lumières
    Dont ils reçurent
     

    L'esprit
    La forme la matière
    De l'âme
     

    S'imprègnent ivres
    Et sourient
    Dans la sève du bois...

    Werner LAMBERSKY (1941-....) 

     

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  • Adrets 7321


    Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! 
    Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
    Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! 
    Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
    Se courbent mollement comme de grandes palmes ; 
    L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; 
    Il semble que tout rit, et que les arbres verts
    Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers. 
    Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ;
    Le soir est plein d'amour ; la nuit, on croit entendre, 
    A travers l'ombre immense et sous le ciel béni, 
    Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.











                                                    Victor HUGO 


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  • Ô

    Annecy 2013 4554


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