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Par Fethiok le 13 Octobre 2013 à 12:33
Me permettez-vous ?
Dans des pays où l'on assassine les penseurs, où les écrivains sont des mécréants et où l'on brûle les livres. Dans des pays où l'on rejette l'autre, où l'on scelle les bouches et où l'on enferme les idées. Dans des pays où poser une question est blasphématoire, il m'est nécessaire de vous demander de me permettre...
Me permettez-vous d'élever mes enfants comme je le veux et de ne pas me dicter vos envies et vos ordres ?
Me permettez-vous d'apprendre à mes enfants que la religion est d'abord pour Dieu et non pas pour les gens, les Imams et les Oulémas ?
Me permettez-vous de dire à ma petite fille que la religion est morale, éducation, courtoisie, politesse, honnêteté et sincérité, avant de lui apprendre par quel pied elle doit d'abord entrer dans les toilettes et avec quelle main manger ?
Me permettez-vous de dire à ma fille que Dieu est amour et qu'elle peut lui parler et lui demander ce qu'elle veut ?
Me permettez-vous de ne pas rappeler à mes enfants la souffrance de la tombe alors qu'ils ne savent pas encore ce qu'est la mort ?
Me permettez-vous d'apprendre à ma fille les bases de la religion et le respect qu'elle impose avant de lui imposer de porter le voile ?
De dire à mon jeune fils que faire du mal aux gens, les humilier et les mépriser pour leur origine, couleur ou religion est un grand pêché pour Dieu ?
Me permettez-vous de dire à ma fille que faire ses devoirs et se concentrer sur son éducation est beaucoup plus important pour Dieu que d'apprendre les versets du Coran par cœur sans même qu'elle n'en comprenne le sens ?
Me permettez-vous de dire à mon fils que suivre le Prophète commence par prendre exemple sur sa droiture et honnêteté avant sa barbe et la longueur de son habit ?
Me permettez-vous de dire à ma fille que les autres ne sont pas des mécréants et qu'elle n'a pas besoin de pleurer de peur qu'ils n'aillent en enfer ?
Me permettez-vous de crier que Dieu n'a, après le Prophète, demandé à personne de parler en son nom, ni autorisé quiconque à vendre des indulgences ?
Me permettez-vous de dire que Dieu a interdit de tuer une âme humaine et que celui qui tue un homme est comme s'il avait tué l'humanité entière ? Qu'un musulman n'a pas le droit d'en intimider un autre ?
Me permettez-vous de dire à mes enfants que Dieu est plus grand, plus miséricordieux et plus juste que tous les Oulémas (docteurs en religion) réunis de la terre ? Que ses principes n'ont rien à voir avec ceux des marchands de religion ?
Me permettez-vous ?
Nizar KABBANI, poète syrien (1923-1998)
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Par Fethiok le 18 Juillet 2013 à 12:56
Quand se lève le vent
De peur qu'il ne nous pousse
Vers des combats trop rudes
Voilà que l'on se cache
Dans chaque amour naissant
Qui nous dit après l'autre
Je suis la certitude
Voilà que l'on se cache
Que notre ombre un instant
Pour mieux fuir l'inquiétude
Soit l'ombre d'un enfant
L'ombre des habitudes
Qu'on a plantées en nous
Quand nous avions vingt ans
Serait-il impossible de vivre debout
Voilà qu'on s'agenouille
D'être à moitié tombé
Sous l'incroyable poids
De nos croix illusoires
Voilà qu'on s'agenouille
Et déjà retombé
Pour avoir été grand
L'espace d'un miroir
Voilà qu'on s'agenouille
Alors que notre espoir
Se réduit à prier
Alors qu'il est trop tard
Qu'on ne peut plus gagner
A tous ces rendez-vous
Que nous avons manqués
Serait-il impossible de vivre debout
Voilà que l'on se couche
Pour la moindre amourette
Pour la moindre fleurette
A qui l'on dit toujours
Voilà que l'on se couche
Pour mieux perdre la tête
Pour mieux brûler l'ennui
A des reflets d'amour
Voilà que l'on se couche
De l'envie qui s'arrête
De prolonger le jour
Pour mieux faire notre cour
A la mort qui s'apprête
Pour être jusqu'au bout
Notre propre défaite
Serait-il impossible de vivre debout
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Par Fethiok le 8 Mai 2013 à 12:41
Mieux que les rois
Le soleil
Maintenant règne
En maître
Absolu sur ces lieux
Les jardins s'ouvrent
Aux lumières
Dont ils reçurent
L'esprit
La forme la matière
De l'âme
S'imprègnent ivres
Et sourient
Dans la sève du bois...Werner LAMBERSKY (1941-....)
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Par Fethiok le 2 Avril 2013 à 11:24
Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d'amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l'ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.
Victor HUGO
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