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C'était en 58 ou en 59...
Ma dernière lecture. Un superbe récit d’une plume qui tremble, hésite, se perd mais prouve que la mémoire est toujours aux ordres du cœur.
Résumé : Un soir, à l’heure où l’on raconte des histoires aux enfants, Mohamed Mahrane sort délicatement d’un sachet en plastique bleu une feuille jaunâtre ; Saïd, son fils, découvre ce que fut la guerre d’Algérie de son père qui fut militant FLN à Paris. « J’ai lu : “Fédération de France.” Un nom, le sien, était indiqué sous cet en-tête ; plus bas, une formule lui signifiant la reconnaissance de la République algérienne. Le document était frappé d’un tampon du FLN, Fédération de France. […] Il me reprit le tout, et dit qu’il fallait maintenant se coucher et ne plus y penser. J’y repensais : un résistant FLN, mon père. » Le bout de papier fait naître en Saïd l’envie, quasi obsessionnelle, de tout connaître, jusque dans les moindres détails. Seulement, comme beaucoup d’Algériens de sa génération, Mohamed, « ce sombre taiseux », ne se livre que trop rarement... À peine a-t-il entamé le récit de ses missions secrètes dans les cafés kabyles du IIIe arrondissement, sa cavale sur les toits de Paris avec les gendarmes à ses trousses, qu’il meurt d’un malaise cardiaque. Le jeune homme n’a plus de père ni assez de souvenirs pour compléter un récit lacunaire. Cinquante ans après les faits d’armes de son père, Saïd Mahrane entame une enquête très personnelle qui fait surgir des fantômes disparus de l’histoire de la guerre d’Algérie. À Paris et à Alger, ses interlocuteurs (patron d’un café parisien, cadre du FLN, anciens de chez Renault, héroïnes oubliées de la clandestinité, etc.) sont vieux, parfois malades, mais leur mémoire est intacte. Renouant les bribes d’un passé englouti, l’auteur fait renaître les images violentes, intenses, clandestines du « second front » de la guerre d’Algérie, qui fut aussi le décor de la jeunesse de son père, jeune kabyle dans ce Paris étouffant des années cinquante.
Chapitre 19. Page 165 : « Quand on voit Alger, les immeubles plus tout à fait blancs, les volets mi-clos, les corps étendus à l’ombre, les ruelles escarpées, les cinémas condamnés, les enseignes en français, les pâtisseries fourrées aux dattes, la mystérieuse casbah, les poissonniers ambulants, les agrumes qui embaument, les chats bagarreurs, les chauffeurs râleurs, les policiers en bleu pervenche, les arcades le long du port, Notre-Dame d’Afrique en surplomb, les fresques de la Grande-Poste, les cafés bondés, les avenues qui se vident au crépuscule, quand on voit Alger, on comprend la souffrance des Français le jour où ils durent quitter cette ville. » en surplomb, les fresques de la Grande-Poste, les cafés bondés, les avenues qui se vident au crépuscule, quand on voit Alger, on comprend la souffrance des Français le jour où ils durent quitter cette ville. »
Saïd MAHRANE, né le 30 juillet 1978, est grand reporter au Point depuis 2005.
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Commentaires
Un très joli livre en effet, moi qui aime lire.
Tu me donnes une idée.
Merci de ta visite.
Bonne soirée, je te fais un bisou.
Merci pour la jolie chanson du printemps et le conseil de lecture
bon week end
bises
C'est d'autant plus difficile que les hommes ayant vécu cette guerre ne veulent pas en parler tant elle a dû être cauchemardesque. Une guerre fratricide est ce qu'il y a de pire.
Comment se souvenir, arriver à comprendre et pardonner ? C'est si frais tout ça. Le 19 mars, j'ai écrit un article sur le cessez-le-feu de 1962 qui n'en fut pas un. J'ai envie de dire "drôle de guerre" pas marrante mais sanglante.
Merci pour cet article intéressant, l'autre bout de la lorgnette, sans haine.
Bonne journée.je lisais Circus politicus et finalement je ne l'ai pas terminé en le laissant à mon homme où je lis "les larmes interdites"....
Bon week-end
JeanBonjour. Oui ,Mohamed est le père de Saïd; il l'a eu à 38 ans ( je ne crois pas que ce soit tard pour avoir un enfant) et Mohamed est mort à 51 ans... alors que Saïd avait 13 ans
Et Mohamed était bien jeune pour affronter une guerre. Dire que c'est toujours la tranche 18-24 ans qui paie le plus lourd tribut à ces horreurs que sont les guerres. On ne parle pas souvent des femmes et Dieu sait qu'elles souffrent plus que tous dans ces périodes.
Encore bonne journée paisible.Bonjour, me voici revenue de mon voyage, je passe avec ce copié-collé pour vous remercier tous et toutes de vos passages sur mes blogs pendant mon absence. Merci du fond du coeur et j'accompagne mon message de grosses bises
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ou la ! je n'etais encore qu'un bébé .... hi hi hi
@ + Pat