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Poème oublié... et toujours d'actualité
Vous, les pauvres,
Dites-moi
Si la vie
N'est pas une garce!
Ah! Dire que
Vous êtes les indispensables!...
Ouvriers, gens modestes
Pourquoi les gros
Vous étouffent-ils en leur graisse
Malsaine de profiteurs?
Ouvriers,
Les premiers à la tâche,
Les premiers au combat,
Les premiers au sacrifice,
Et les premiers dans la détresse...
Ouvriers,
Mes frères au front songeur,
Je voudrais tant
Mettre un juste laurier,
A vos gloires posthumes
De sacrifiés.
- La grosse machine humaine
A beuglé sur leurs têtes,
Et vente à leurs oreilles
Le soupir gémissant des perclus !...
Au foyer ingrat
D’une infernale société,
Vous rentrez exténués,
Sans un réconfort
Pour vos cœurs de « bétail pensif »…
Et vos bras,
Vos bras sains et lourds de sueur,
Vos bras portent le calvaire
De vos existences de renoncement !
Soliloque 1946
Kateb YACINE (Constantine 1929-Grenoble 1989)
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Commentaires
Quel beau texte, je trouve qu'il est superbe et tellement juste et vrai... merci beaucoup de ce partage...
Bon après-midi à toi et @ bientôt.
Bisous, bisous.
Domajj
merci bone soiree a beintot
La question se pose encore aujourd'hui
Il me semble que leur mettre un juste laurier c'est permettre aujourd'hui encore qu'on ne s'endorme pas, malgré la fatigue et tous les malgré, mais comme eux qu'on continue à avoir un rapport de force pour éviter que la société ne profite qu'à certains contre tous.
chaleureusement
frédéric
Merci pour ce texte d'un écrivain dont je ne connais que des bribes de textes pour avoir écouté une émission qui lui a été consacrée(rediffusion) il y a quelques mois sur France culture.Mais je sais qu'il bénéficie d'une grande réputation.
Bonne fin de semaine.
P.S :et dire que les bonnes âmes aux commandes de l'outil de production les traitent de fainéants parfois ! (je parle des ouvriers).
Matta halidh!
Vibrant ce poeme!je trouve que cela rend homage à la problématique incessante et absolue, des pauvres prolétaires(tier monde compris)ainsi qu un grand salut, à l ame ,probablement pas paisible, de notre grand et emblématique, Kateb Yacine!
Grisaillerie triste ,à Montréal, mais al galb est ailleurs..n est ce pas!
Je t embrasse
mounia
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clem