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    Et Miss White and the Drunken Piano
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    ... si tout  va bien,demain, j'irai photographier CALI...


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  • Qu’est-ce que le pataouète ?

     

    Colonie de peuplement à l’origine, l’Algérie a vu affluer des émigrés de toute la France mais aussi de toute l’Europe du sud. Ses villes devinrent rapidement un creuset où le mélange des cultures donnait naissance à une identité nouvelle. Dans cette communication interculturelle, la première chose que l’on échangeait c’était la parole, chacun dans sa langue ou en essayant d’utiliser approximativement la langue de l’autre, et le geste à l’appui car les mots ne suffisaient pas toujours à se faire comprendre.

     

    C’est donc dans la rue, au marché, dans les champs, sur le port, à l’atelier ou à l’école que prenait naissance ce qui aurait pu devenir, si l’histoire nous avait laissé un peu plus de temps, une véritable nouvelle langue à forte dominante francophone, tout comme la langue américaine est née de l’anglais.

     

    C’est ce parler des faubourgs et du bled, fait d’un patch­work de langues méditerranéennes, que l’on a appelé le Pataouète. L’origine du mot se trouve sans doute dans celui de « patois », qui désigne un dialecte local, et plus particulièrement dans sa prononciation cata­lane : « patuet ».

     

     

    Plusieurs Pieds Noirs ont écrit en pataouète mais le Roi, incontestablement, c'est Roland Bacri.Il connait bien la Sépia.

     

    Roland Bacri est né à Bab El-Oued (le quartier populaire européen d’Alger à l'époque coloniale) le 1eravril 1926.

    Humoriste pied-noir, il fait ses premières armes de journaliste au Canard Sauvage de Bernard Lecache à Alger. En 1953, il envoya un poème au Canard enchaîné qui le publia. Une relation épistolaire s'établit entre lui, et le rédacteur en chef du journal. En 1956, il est convié à Paris pour une collaboration régulière.

    Sous le pseudonyme « Roro de Bab-el-Oued, ainsi que le petit poète », il signe des textes qui se signalent surtout par l'emploi de l'argot algérois. Cette chronique régulière ne s'engagea jamais vraiment en faveur d'aucune communauté, mais eut le mérite de corriger l'analyse du Canard sur la situation algérienne, en particulier sur l'attitude des Pieds-Noirs. Il est chroniqueur à l’hebdomadaire satirique français le Canard enchaînédepuis 1956. Il s'éloigne progressivement du journal dans les années 90.

    Son frère, Jean Claudric, qui se nomme réellementJean-Claude Bacri est l'ami et chef d'orchestre d'Enrico Macias, pour qui il composa « Les filles de mon pays » et « Les gens du nord ».

    On raconte qu’il s’exprime si naturellement en vers que ses amis ont été obligés de lui offrir un Dictionnaire des mots qui ne riment pas. Son épitaphe est la suivante: "Ici git suis. Ici git reste."

     

    LE PATAOUETE
    Essai sémantique, sémiologique, salamalexicologique et tout, pour expliquer qu'une langue pied-noir ça existe et pas qu'un peu, mais que pour bien la maîtriser, il faut aussi apprendre à tomber la veste, taper la sieste, boire l'anisette, faire le bras d'honneur, taper le bain en bas la mer... Tout un programme, quoi ! On voit ça à la Sépia!


    En lingouistique pure, on vous apprend toutes les différences qu'y a entre le patois, le dialecte, l'idiome et je vous dis pas tout le charabia sémantique qui découle,ça avancerait à quoi ?  A vous impressionner pour que vous disiez : " Qu'est-c'qu'il est fort en philologie, çui-là! " ? 

    Les sciences philologiques, analogiques, étymologiques, terminologiques, c'est que des choses logiques mais ça m'entraînerait trop loin si je vous les attaquais d'entrée. Mieux, j'vous dis des choses simples (mais savantes quand même !) et vous allez voir, vous allez me comprendre, faites-moi confiance.

    Donc, l'Algérie de papa, elle est morte, y paraît, mais le pataouète, c'est une langue vivante, grâce à Dieu! et elle va très bien, merci. Et d'abord et surtout: faut pas confondre ! Je m'explique. En Languedoc, y z'ont une langue ad hoc mais à part les Occitans, qui c'est qui les comprend ? Pareil en Bretagne BzH ou en Champagne pouilleuse, si vous êtes pas du cru, c'est cuit ! 

    Le pataouète d'Afrique du Nord, c'est pas une spécialité régionale. La preuve : les Arabes, les Espagnols, les Italiens, les Français de France, tous ils le comprennent. Obligé, puisque le pataouète est un mélange, un brassage, un tout composite, si vous voulez, de toutes les langues originelles. De ces langues originelles, on en a fait une, originale, oilà ! 
    Rien à voir, vous le voyez, avec un patois, un dialecte ou l'idiome du village. J'veux pas les rabaisser, ils ont un patrimoine culturel, une entité pourquoi pas, mais chez nous z'autes, c'est plus important au point de vue richesse de langues. 
     

    Un peu d'historique, ça fait pas de mal!

    Le pataouète, tout le monde croit qu'il est né en 1830 quand les Français ont débarqué à Sidi-Ferruch, à la suite du coup d'éventail du dey Hussein sur la joue du consul Deval, à cause de l'" affaire Bacri" (ouais, c'est ma famille, mais c'est pas mon propos, marque dommage !).
    Tout le monde, donc, croit, mais c'est faux complètement. Le pataouète va chercher ses racines lingouistes beaucoup beaucoup beaucoup plus loin dans l'ancien temps, qu'est-ce vous croyez ? 
    Edmond Brua, qu'il a écrit la Parodie du Cid entre autres et qu'il était un érudit capable, un jour, il m'a appris, comme on devisait : 

    - Tu te rappelles le passage du Carthaginois de Plaute, le monologue de Hannon : Ythalonim ualon uth sicorathisyma comsith Chym lachchunythmumys thyal mycthi bariumi sehi, etc. que tout le monde y comprend que dalle, à part les mots en latin et en phénicien ? 
    Des philologues y disent qu'y a du vieux gallois, d'autres, de l'irlandais. Un nommé Court de Gibelin, il a trouvé que c'est plutôt du bas-breton. Des z'autes, même, y soutiennent que c'est du basque, tu t'rends compte ? 

    Je l'ai interrompu : 
    - Maintenant, j'comprends pourquoi qu'on dit : Plaute basque !...
    On a rigolé un bon coup, il a continué : 
    - Comme Carthagène, Carthage, au fond, c'est l'Afrique du Nord, pourquoi qu'on penserait pas à du berbère (masylien), hein, que c'était la langue indigène des autochtones d'alors ? 
    Je me le regarde, frappé, et je sors : 
    - Au lieu du bas-breton, ce serait du haut-gard ? C'était une astuce, bien sûr, mais ça n'empêchait pas le sérieux qu'y faut dans des conversations comme ça. 
    Enfin, bon, bref, abrégeons, puisque à part le latin et le phénicien, on savait pas c'qu'y avait encore, c'était quèque chose de déformé par l'accent, un massacre de syntaxe, une sorte de " carthaouète ". 
    On traduit, littéral... comment qu'on est tombés stupéfaits !
    Le dernier vers, vous vous rappelez ? Aoccaaneclictorbodes iussum limnimcolus, oilà comment, facile, on l'a traduit : 

    " Son exploit, l'huissier y peut se le foutre au cul ! " Que si c'est pas du pataouète, ça, alors j'me fais curé ! 
    A propos, tiens ! Claudel, ouais, Paul Claudel, l'ambassadeur, poète, écrivain, vous savez qu'il a écrit des vers comme: 
    Tout ça est pour attester aux gens une fois de plus cette bonne chose qui vient du ciel, Cette bonne chose de tout le poids qu'on est à quoi l'on est attaché avec des bretelles. 
    Vous pouvez vérifier, vous savez ? C'est dans le poème intitulé Saint Michel Archange, qu'il était patron des parachutistes d'Indochine. 
    Il faisait du pataouète sans le sa'oir, ma parole! 
    Bon, où que j'en étais-je ? Le pataouète, donc, c'est une vraie langue que de très grands écrivains (vous verrez la sorte d'anthologie que je vous ai sortie au cours de cette modeste étude), de très grands écrivains lui ont donné des lettres de noblesse. Qu'est-ce qu'y disait, Albert Camus, à Emmanuel Roblès, à Alger ? " Le pataouète, c'est une langue qu'elle devrait servir à écrire une tragédie. "
    y savait pas si bien dire, purée !

     

     

     

     


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  • « Ils te montrent la lune et tu regardes le doigt. »

    Dictons 9120
    Dictons 9126

    La pleine lune en cette nuit du19 août...


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  • J

    Je voulais partager avec vous ces belles toiles de Van Gogh...superbement animées.


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    DSCF5711

    Posée au milieu du lac, elle est un peu l’emblème de Serre-Ponçon. Lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence.
    Edifiée au XII° siècle au hameau des Couches, elle dépendait du prieuré de Saint-Michel de la Cluse. 
    La chapelle fut détruite en 1692 par les troupes du Duc de Savoie et reconstruite à la fin du XVII° siècle. 
    Lors de la construction du barrage de Serre-Ponçon, dans les années 60, la destruction de la chapelle était programmée, mais sa position sur un promontoire permit de la sauvegarder. 



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