• abra

    Dans la continuité de leur émission " Les Enfants d'Abraham " diffusée sur Direct 8, le père Alain de La Morandais, le grand rabbin Haïm Korsia et Malek Chebel échangent, avec la franchise, le respect et l'humour qui les caractérisent, sur douze questions essentielles mêlant société et religion, dont : Juifs, chrétiens et musulmans croient-ils au même Dieu ? Est-il raisonnable de ne pas croire en Dieu ? Les religions n'ont-elles pas toujours justifié la violence tout en prêchant la paix ? Quelle doit être la place des religions dans un Etat laïc ? Liberté individuelle et volonté divine sont-elles compatibles ? Quelle place la religion accorde-t-elle à la sexualité ? Dieu et l'argent font-ils bon ménage ? Qu'est-ce qui nous attend après la mort ? En prise directe avec la réalité d'aujourd'hui, les auteurs démontrent que le dialogue entre chrétiens, juifs et musulmans, les " enfants d'Abraham ", est plus que jamais nécessaire et surtout possible.


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      sansal

     

     

     

     Ma lecture actuelle est un livre de l'écrivain algérien Boualem Sansal."Rue Darwin".

    "Je l'ai entendu comme un appel de l'au-delà : "Va, retourne à la rue Darwin."
    J'en ai eu la chair de poule. Jamais, au grand jamais, je n'avais envisagé une seule seconde de retourner un jour dans cette pauvre ruelle où s'était déroulée mon enfance."

      Après la mort de sa mère, Yazid, le narrateur, décide de retourner rue Darwin dans le quartier Belcourt, à Alger. « Le temps de déterrer les morts et de les regarder en face » est venu.

    Une figure domine cette histoire : celle de Lalla Sadia, dite Djéda, toute-puissante grand-mère installée dans son fief villageois, dont la fortune immense s'est bâtie à partir du florissant bordel jouxtant la maison familiale. C'est là que Yazid a été élevé, avant de partir pour Alger. L'histoire de cette famille hors norme traverse la grande histoire tourmentée de l'Algérie, des années cinquante à aujourd'hui.

    Encore une fois, Boualem Sansal nous emporte dans un récit truculent et rageur dont les héros sont les Algériens, déchirés entre leur patrie et une France avec qui les comptes n'ont toujours pas été soldés. Il parvient à introduire tendresse et humour jusque dans la description de la corruption, du grouillement de la misère, de la tristesse qui s'étend… Rue Darwin est le récit d'une douleur identitaire, génératrice du chaos politique et social dont l'Algérie peine à sortir.  

    Boualem Sansal a une formation d'ingénieur (École nationale polytechnique d'Alger, École nationale supérieure des télécommunications de Paris) et un doctorat d'économie.

    Il a été enseignant, consultant, chef d'entreprise et haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien. Il est limogé en 2003 pour ses prises de positions critiques contre le pouvoir en place particulièrement contre l'arabisation de l'enseignement[1].

    Son ami Rachid Mimouni (1945-1995), l'encourage à écrire. Boualem Sansal publie son premier roman Le Serment des barbares en 1999 qui reçoit le prix du premier roman et le prix des Tropiques. Son livre Poste restante, une lettre ouverte à ses compatriotes, est resté censuré dans son pays. Après la sortie de ce pamphlet, il est menacé et insulté  mais décide de rester en Algérie. Un autre de ses ouvrages, Petit éloge de la mémoire est un récit épique de l'épopée berbère. Boualem Sansal est lauréat du Grand Prix RTL-Lire 2008 pour son roman Le Village de l'Allemand sorti en janvier 2008, roman qui est censuré en Algérie. Le 9 juin 2011, il remporte le Prix de la paix des libraires allemands.

    Il habite près d'Alger.



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    Kateb

    Le 28 octobre 1989, le poète meurt dans un hôpital de Grenoble après une longue maladie. Il est enterré dans le pays qu’il a chanté et fait connaître au monde entier, alors que l’Algérie n’avait pas de carte d’identité. Et dire que certains haineux ont tenté d’interdire son repos éternel sur son sol natal ! Rendre hommage à cet écrivain-poète, c’est exprimer notre reconnaissance et réaffirmer l’importance de la littérature dans l’Algérie d’aujourd’hui. Dès l'indépendance, ce pays a été livré aux charlatans qui ont ignoré et combattu l’art, arme essentielle pour faire sortir le pays de l'obscurantisme et cautériser les blessures de la colonisation.

    Kateb Yacine est né à une époque où les ténèbres faisaient de l’ombre au soleil pourtant généreux de l’Algérie. Adolescent, il connut les geôles de l’occupant français au lendemain des tueries du 8 mai 1945. Ces tragiques événements ont sans doute nourri son œuvre qui suscita l’admiration de ses pairs dans le monde entier. 1956 : les Algériens menaient déjà une guerre de reconquête de leur pays avec de faibles moyens. Quand il y a disproportion des forces en présence, le combat ne se gagne pas uniquement sur le terrain militaire. Les Algériens eurent donc besoin de porter aussi le fer sur les terrains diplomatique et culturel. En valeureux combattant, Kateb Yacine sillonna le monde pour porter la parole de son peuple. Pourquoi toutes les portes des cercles littéraires et poétiques lui furent-elles grandes ouvertes ? Parce qu'en 1956, son roman, Nedjma, atterrit sur la planète littéraire comme un ovni. Certains furent déroutés par la construction du roman, d’autres louèrent la singularité de la narration et le style de l’œuvre. Cinquante cinq ans après, essayons de cerner les raisons du «miracle Nedjma», pour reprendre l'image de Malek Alloula, autre poète talentueux.

    Le roman fut publié en 1956 au Seuil en pleine guerre. Il eut à contourner les murailles de l’indifférence et de la méfiance. En ces temps pollués par la guerre et le regard exotique, l'univers du roman était en réalité une terre incognita. Le lecteur devait donc parcourir un chemin semé d'embûches. Il faut y ajouter l’originalité d’une langue française écrite par un étranger et la culture dans laquelle baigne le roman. Ces ingrédients rendaient la rencontre avec le lecteur âpre et déroutante. Tous ces obstacles amoindrissaient ses capacités à se laisser surprendre par le phénomène littéraire de Nedjma. Les facétieux pourraient dire que Kateb compliqua les choses afin que Nedjma, (l’amour de sa vie) ne puisse pas être «possédée» par le premier lecteur venu. A la première lecture, il est parfois difficile d’errer avec plaisir dans les méandres de cette incroyable histoire, de ce roman inimité, car inimitable…

    Avec Nedjma, Kateb Yacine posa la pierre fondatrice de la littérature algérienne moderne. Nouveauté du style éblouissant, nouveauté de la structure narrative surprenante. Pourquoi cette singularité de l’écriture ? Certains y ont vu l’influence de Faulkner. Possible, car Kateb a déclaré son admiration pour cet écrivain américain, prix Nobel de littérature 1949. C’est aux études de littérature comparée de nous éclairer sur l’éventuelle ressemblance des deux écritures. D’autres sont allés chercher du côté de la littérature arabe, foisonnante et pleine de digressions. Possible aussi, bien que Kateb ne maîtrisant pas la langue arabe classique, ne pouvait lire cette littérature dans le texte original. Sans aller chercher midi à quatorze heures, disons que les influences de Kateb sont les fruits à la fois de ses errances artistiques et de la fureur de son époque. Mais surtout de son talent à maîtriser le temps en littérature pour ne point se faire piéger par le temps du journalisme… Des influences sur Kateb Yacine, on a, à tort, oublié le cinéma. Mon regard de cinéaste s'est focalisé sur la structure narrative de Nedjma. En relisant le roman pour les besoins d’un film sur Kateb Yacine*, j’ai compris la difficulté d'une telle œuvre et la modernité de son langage. A ma grande surprise, j'ai découvert dans Nedjma certaines règles de narration et de montage de films.

    Premier chapitre du livre: comme au cinéma, Kateb met en place son dispositif : le lieu, les décors, l’identité et les liens des personnages, leurs rêves et leurs espérances... Dernier chapitre du roman : le même dispositif est mis en place, puis les personnages disparaissent dans la nuit. Comme dans un film, le spectateur lecteur laisse vagabonder son esprit pour accompagner les personnages de plus en plus petits pour finir par être happés par un lointain horizon. Entre les premier et dernier chapitres, le lecteur assiste à un long, très long flash-back à l’intérieur duquel il est de nouveau confronté à d’autres innombrables flash-backs. Dans le montage d'un film, les séquences sont organisées de manière à répondre à plusieurs critères : style, rythme, tempo créant ainsi un «choc» visuel qui fait éclater le sens des choses.

    Le montage doit respecter une éthique pour éviter toute manipulation ou regard réducteur sur le réel. Il doit aussi, et c'est indispensable, procurer une ivresse esthétique nécessaire au plaisir du spectateur. Eisenstein définit le montage comme un rapport (un produit algébrique) des plans et non une suite de plans (une somme arithmétique des parties). Nedjma semble en grande partie obéir à ces règles là. Kateb Yacine n’était pas, à mon avis, intéressé par une histoire linéaire, si belle soit-elle. Il s’est détourné de la linéarité qui se traduit souvent par une fadeur artistique.

    Dans son roman, il a préféré faire évoluer ses personnages dans des lieux et des époques différents. Son héroïne, pour acquérir son statut emblématique, outre son insolente beauté, ne pouvait être qu’une descendante des ancêtres chers à Kateb. Les personnages du roman, descendants de l'Algérie enchaînés par la colonisation, se libéreront un jour de leurs chaînes. Par l'évocation de l'histoire du pays labouré par une multitude d’envahisseurs, l’écrivain souligne les lieux d’où parlent ses personnages. Et l’histoire a conservé les traces des différents colonisateurs, comme la langue française qualifiée de «butin de guerre» par Kateb. Nedjma, c’est l’Algérie qui renoue avec son histoire et qui entre de plain-pied dans l’histoire moderne. Pourquoi cette structure éclatée ? Une anecdote a couru selon laquelle un «incident», aurait éparpillé des feuillets du roman. Kateb les aurait récupérés et regroupés au petit bonheur la chance et cela a donné le roman que nous connaissons.

    Si cette anecdote était vraie, on se demande à quoi sert l’imagination et pourquoi les écrivains se fatiguent à se battre avec les mots alors qu’ils devraient s‘en remettre à la main invisible du destin ! Si Nedjma fonctionne, c’est parce que Kateb a créé un langage moderne, parce qu’une langue est là pour être violée, parce qu’il est un lecteur de Nerval et de Villon, parce qu’il adore le cinéma. Et le cinéma n’est-il pas le langage le plus récent qui utilise les autres arts : théâtre, musique, littérature, peinture ? Mais s’inspirer du langage cinématographique, suffit-il pour accoucher d’un chef-d’œuvre ? Évidemment, non ! Pour qu'une œuvre résiste au temps, elle doit obéir à d'autres lois. L'une d'entre elles, c’est la structure poétique du texte. Selon Ibn-Khaldoun, l’autonomie du vers poétique doit «mériter» sa place dans un poème. A la lecture de Nedjma, on constate que chaque chapitre obéit à cette contrainte.

    Les différents chapitres, en se combinant, se renforcent mutuellement, créent du sens et font palpiter le cœur grâce à l’âpre beauté des mots travaillés, triturés et non caressés. Autonomie du vers poétique, autonomie du plan cinématographique, rapports entre les vers dans un poème, montage des plans cinématographiques, on peut continuer à égrener les parallèles entre Nedjma et le langage du cinéma. Grâce à cette structure est née une œuvre maîtresse que l’auteur a su inscrire dans son époque, en utilisant un mode de langages émergeant. Visionnaire, Kateb a su saisir les mouvements invisibles et les soubresauts de la vie. Nedjma ouvre le chemin à d'autres chefs-d'œuvre, pourvu qu'ils soient à la hauteur des bouleversements de leur époque et pour que les ténèbres ne fassent plus de l’ombre au soleil dans notre pays. Ici comme ailleurs, aujourd’hui comme demain…

    In El Watan


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  • TIPAZA. L’écrivain Albert Camus – Prix Nobel de littérature en 1957- y a vécu des instants privilégiés et écrit ses plus belles pages.
    Au détour d’une crique turquoise ourlée de blanc, au carrefour, si l’on arrive d’El Affroun ou d’Ahmer El Aïn, l’émotion survient. Evidente. Toujours recommencée. Jamais contenue devant le paysage sublime, le recueillement à venir.
    Silence ! Il n’y a plus de place que pour le regard, la lumière et les senteurs, l’éblouissement…

    L’iode marine, l’odeur des pins diffuse, l’étendue de la mer scintillante, sans ride, le Mont Chenoua aux courbes douces, gros chien couché dans la mer, garde imperturbablement le site.
    C’est une fête annoncée.
    Traverser, à la hâte, la ville fraîchement repeinte, ramifiée, étendue, neuve, domestiquée. Une cité en profonde mutation au regard de son développement socio-économique. Et retrouver l’enchantement dans les lieux antiques mythiques où le béton n’a pas droit de cité : la mer qui vient soupirer près des ruines où les pins se penchent dans la même direction, ruines se succédant en cascade jusque dans la mer, l’odeur du maquis, les parfums mêlés de plantes sauvages – buissons de lentisque, couronnes d’absinthe, touffes d’armoise et de romarin- oliviers séculaires entrelacés, ocre du sable, de la terre et pierres couleur du soleil…
    Se poser là dans ces hauts lieux de mémoire et de sauvage beauté, et se dire que les Phéniciens qui y avaient établi un comptoir commercial, devenu port romain, avaient la même vue sur la Méditerranée.
    Depuis la plus haute antiquité, ce site enchanteur a attiré l’homme et l’a retenu au bord de ses rivages.

    Camus prenait plaisir à venir méditer dans ce village « habité par les Dieux », lieu de ressourcement et de reconstruction, « devant la mer, dans le vent, face au soleil, enfin libéré de ces villes scellées comme des tombeaux ».
    Il a chanté Tipaza avec lyrisme et avec gravité dans un mince recueil « Noces », écrit en 1937. Il y célèbre l’accord parfait de la terre, de la mer, du ciel, de la lumière, qui en font une sorte de paradis païen, où il reviendra toujours et dont il aura la nostalgie, une fois rentré en Europe. Dans ce lieu magique, les vestiges de la civilisation disparue s’harmonisent avec la beauté de la nature :
    « au printemps, écrit-il, Tipaza est habitée par les Dieux et les Dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres(…).
    « Que d’heures passées à écraser les absinthes, à caresser les ruines, à tenter d’accorder ma respiration aux soupirs tumultueux du monde ! Enfoncé parmi les odeurs sauvages et les concerts d’insectes somnolents, j’ouvre les yeux et mon cœur à la grandeur insoutenable de ce ciel gorgé de chaleur. Ce n’est pas si facile de devenir ce qu’on est, de retrouver sa mesure profonde. Mais à regarder l’échine solide du Chenoua, mon cœur se calmait d’une étrange certitude. J’apprenais à respirer, je m’intégrais et je m’accomplissais(…).
    Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure » - phrase que son ami, le sculpteur Louis Benisti, a gravée sur une stèle érigée face au massif du Chenoua, à sa mémoire.

    L’intensité heureuse du vécu, la richesse des sensations et des impressions conduisant à l’exaltation, à l’extase vécus par Camus sur ces lieux sont encore vrais dans l’extrait : « il n’y a qu’un seul amour dans ce monde. Etreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer. Tout à l’heure, quand je me jetterai dans les absinthes pour me faire entrer leur parfum dans le corps, j’aurai conscience, contre tous les préjugés, d’accomplir une vérité qui est celle du soleil (…), J’aime cette vie avec abandon et veux en parler avec liberté : elle me donne l’orgueil de ma condition humaine. Pourtant, on me l’a souvent dit, il n’y a pas de quoi être fier. Si, il y a de quoi : ce soleil, cette mer, mon cœur bondissant de jeunesse, mon corps au goût de sel et l’immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu. C’est à conquérir cela qu’il me faut appliquer ma force et mes ressources. ».
    C’est dans cette nature douce, libre et belle, qu’il s’est « ouvert à la tendre indifférence du monde » sous le ciel intarissable de force et de lumière.

    Albert Camus, enfant pauvre de Belcourt, « fils d’une race née du soleil et de la mer » a passé
    des étés, ébloui, sur la plage du Chenoua - à l’époque, avec cabanons sur pilotis.
    « C’est une grande folie, et presque toujours châtiée, de revenir sur les lieux de sa jeunesse et de vouloir revivre à quarante ans ce qu’on a aimé ou dont on a fortement joui à vingt… ».
    Il n’a pas guéri de Tipaza, lieu de véritable ressourcement « au cœur du désordre humain ».
    Riche de ses émotions et de ses sens, de ses doutes et de son désarroi intérieur, dans ce site magnifique, lieu de confluence entre l’histoire, la nature et le mythe où il a célébré, dans sa vingtième année, ses « Noces » avec la nature.
    Camus écrira plus tard : « il me suffit de vivre de tout mon corps et de témoigner de tout mon cœur. Vivre à Tipaza, témoigner, et l’heure d’art viendra ensuite ».

    Tipaza éternelle invite toujours à l’exaltation et à la célébration. On y vient de loin, très loin même, quérir la magie créée par la rencontre de la mer et de la lumière dans cet incomparable écrin de verdure, avec, parfois un petit livre ouvert : « Noces ». Non pas ces noces bruyantes, criantes, criardes et ostentatoires qui se suivent et se ressemblent, aujourd’hui, mais une fête intérieure et un recueillement profond devant la grandeur, la beauté de ce décor idyllique, féérique, divin qui demeure unique, étranger, indifférent à l’autre monde arrogant, hideux qui le côtoie… celui du port outrageusement « bétonisé », de plages domestiquées, privatisées, urbanisées, de ruines profanées, souillées et d’un village – celui du Chenoua – défiguré par des constructions laides et des us gagnés par la loi de l’utilité, la rentabilité (principes devenus sacro-saints) : l’argent au détriment de l’esthétique, de la qualité de vie, de la paix intérieure, de la poésie... 

     

    In Liberté


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  • Un livre que je vous recommande. "La Muette"" de Chahdortt Djavann.La muette

    Chahdort Djavann est née en Iran en 1967 d’une famille ancienne et aristocratique. Elle est l’une des innombrables enfants de Pacha Khan, grand seigneur que le Chah fait emprisonner lors de la révolution de 1979.

    Eprise de liberté et trop encline à le revendiquer, elle doit fuir le régime islamiste et aboutit sur cette France qu’elle idéalise, en 1993.

    Les débuts sont difficiles, elle doit apprendre la langue, elle fait des petits boulots pour pouvoir financer ses études en anthropologie.

    Son mémoire en 1998 porte sur l’endoctrinement religieux dans les manuels de son pays d’origine.

    Elle publie son premier livre en 2002, « Je viens d’ailleurs » et l’année suivante en 2003 « Bas les voiles ! » qui  la fait connaître du grand public.

    Résumé:

    Une jeune fille de quinze ans nommée Fatmeh partage un amour fusionnel avec sa tante muette. Elle incarne pour elle la beauté, la force mais aussi l’insouciance et l’insoumission. Dans un pays dirigé par la loi des Mollahs « le fait qu’elle fût muette lui donnait une liberté que certainement elle n’aurait pas pu avoir si elle avait parlé. »
    A force d’observation, Fatmeh va rapidement se rendre compte de l’amour naissant entre sa tante et son oncle. Amour qui se verra pris au piège par le désir  du Mollah de prendre la muette pour épouse. Seulement à la veille du mariage la muette se donne à l’homme qu’elle aime et le scandale éclate. Le Mollah la condamne à la lapidation mais revient sur ses ordres après que le père de Fatmeh, frère de la muette accepte d’échanger sa fille contre la non lapidation mais la pendaison de sa sœur.
    Initiée trop tôt et trop brutalement à la vie de femme, Fatmeh sacrifie son enfant et tue le Mollah dans l’espoir d’être libre.
    Condamnée à mort, c’est en prison qu’elle écrira son histoire, entre les tortures quotidiennes et l’amitié que lui offre son gardien de prison.


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