• En ce jour, mercredi 26 septembre 2012 à deux heures trente du matin, la petite Naïla,4 kilos de bonheur, est venue au monde pour égayer le foyer de ma fille et faire de moi par la même occasion, pour la première fois, un grand-père heureux.
    Amities 1283

     

    Naïla peut apparaître plus dure, plus stricte, qu'elle ne l'est en réalité... En fait, elle est hypersensible et somme toute assez vulnérable. Face à l'hostilité, elle a souvent tendance à se replier sur elle-même, en évitant les affrontements. Pourtant, c'est une femme courageuse, fière, déterminée, qui déteste l'injustice, la flatterie, le mensonge, et est tout à fait capable de commander et d'assumer des responsabilités. Elle possède un esprit novateur et a besoin de vivre ses propres expériences, capable en cela de se sacrifier pour une cause qui la touche. C'est une femme assez complexe. Elle est souvent partagée entre un côté égocentrique, autoritaire, exigeant, surtout si elle est née un 1, 10, 19, 28, ou si elle possède un chemin de vie 1. A l'opposé se trouve en elle un autre côté, altruiste, idéaliste, surtout si elle est née un 9, 18, 27, ou si elle possède un chemin de vie 9. Enfant, Naïla est sage, disciplinée et réservée. Elle est autonome et se révélera une sœur aînée remarquable, capable de remplacer les parents le cas échéant. Attention toutefeois de ne pas abuser de sa gentillesse, c'est une proie rêvée. Il serait souhaitable de la faire participer à des activités extérieures qui lui permettront de trouver le juste équilibre dans sa relation avec les autres et l'environnement.


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  • La vie au jour le jour à Batna... ville de garnison au cœur des Aurès- Nemencha. Jean Pierre Marin lève un voile sur les secrets de cette région et tente d'expliquer pourquoi ce ne pouvait être que dans ces montagnes à l'histoire si complexe que se formentait l'insurrection de la Toussaint 1954.


    Ce livre est surtout l'hommage d'un homme mûr à son père: Aimé Marin, forgeron dans l'Aurès. Une ode incantatoire, murmurée avec reconnaissance, puis criée avec rage.

    Les Français d'Algérie seront nombreux qui se reconnaîtront dans ce récit historique dont chaque détail a fait l'objet d'un scrupuleux travail de mémoire et d'une recherche documentaire de plusieurs mois au C.A.O.M d'Aix en Provence, dans la presse écrite de l'époque, dans de nombreux ouvrages et archives diverses qui n'avaient encore jamais été explorés.

    On découvre aussi la mixité d'une famille implantée en Algérie depuis quatre générations, dont une branche servait l'armée française tandis que l'autre était engagée dans le FLN auquel elle appartient toujours.
    A chaque ligne, à chaque évocation d'un nom de lieu , de personne...un frisson me traversait...je vous recommande ce livre .

    AU FORGERON DE BATNA de Jean-Pierre Marin - Préface de Jean Deleplanque

    AU FORGERON DE BATNA

    Auteur :  Jean-Pierre Marin - Préface de Jean Deleplanque 
     
     
    Editeur : L'HARMATTAN 
     

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  • C’est un jeune homme de 78 ans. Il est né dans l’Algérie française, n’a jamais vécu la guerre d’indépendance et revendique tout haut son «algérianité». Humoriste, éditorialiste, dramaturge, écrivain, comédien et humaniste, il s’appelle Guy Bedos et revient sur ses Mémoires d’outre-mère.

    -On vous a rarement vu dans un film dont le décor était l’Algérie ?

    J’ai eu plusieurs projets de films en Algérie et rien ne s’est fait. D’abord un film personnel sur une fille violée à l’âge de 11 ans. Un film qui m’était cher. Tout était compliqué pour la fabrication de ce film. Actuellement, je travaille sur l’adaptation du roman de Roland Bacri, Le Beau Temps perdu (1978), une belle histoire, un journaliste qui revient dans son pays qui l’a vu naître. Ce serait un film qui ne serait pas défavorable à l’Algérie d’aujourd’hui, à son peuple et qui ne traînerait pas derrière lui le slogan «Algérie française». Dans ce film, il y aurait une belle amitié entre ce journaliste et un chauffeur de taxi qui pourrait être interprété par Mohamed Fellag. Mais je ne sais pas si ce film se fera.

    -Quand vous évoquez l’Algérie, vous n’en parlez pas avec nostalgie comme peuvent le faire certains artistes...

    Sachez que les idées que j’ai actuellement, je les avais déjà à l’âge de 15 ans. J’ai eu de la chance, étant gosse, d’avoir rencontré une femme admirable du côté de Kouba qui m’a appris à écrire, à lire, à compter et les droits de l’homme. J’avais 7 ans. Elle s’appelait Finouche. Puis la première fois où j’ai dû résister face à un gouvernement que je ne supportais pas, ce fut face au mari de ma mère, mon beau-père, raciste et antisémite, un ancien ouvrier devenu patron, et qui tenait une scierie. Je me souviens d’un de ses employés, se coupant malencontreusement deux doigts. Je vois ça, affolé, ne sachant plus où me mettre. Je vois aussi son contremaître et le patron, mon beau-père, le sermonner. Pas un seul mot de compassion.

    Tout cela fut un grand service que m’ont rendu mes parents et qui m’aidèrent, malgré eux, à prendre position. Ma mère, par exemple, était la fille d’un type bien, proviseur du lycée où Camus avait fait une partie de ses études. J’entendais des phrases sortir de la bouche de ma mère et/ou de mon beau-père qui furent fondatrices pour mon initiation personnelle. Je me souviens d’un affrontement entre Juifs et Arabes d’Algérie, et de ma mère nous dire : «Qu’ils s’entretuent, cela fera toujours ça de moins.» Voir ça était plus important pour moi que de lire Karl Marx ! Plus tard, quand je suis devenu comédien, je me suis servi de ce métier pour effectuer mon premier engagement, la lutte contre le racisme quel qu’il soit. Et c’est devenu obsessionnel chez moi !

    -Depuis que vous êtes parti de votre pays natal, il y a eu des retours ?

    Pour la mort de mon père, je suis revenu en Algérie. Je devais avoir 20 et quelques années, c’était pendant la guerre. Je me souviens d’un acte d’héroïsme teinté d’humour, me baladant dans La Casbah, vêtu d’une petite chemise rose, cherchant à acheter un kilo de tomates. J’étais tout seul ! C’était un défi, car je voulais prouver à mon entourage que ce n’était pas une fatalité de se faire assassiner par les Arabes si on allait dans leur quartier. J’avais besoin d’accomplir mon acte de bravoure, car je me promenais avec un sentiment de honte vis-à-vis de ceux de ma génération. Puis, je suis retourné en Algérie dans les années 1980 pour faire un film avec Mireille Dumas, un documentaire dans lequel je revenais dans ma région avec mon fils, à Annaba (Le Passé retrouvé : Guy Bedos en Algérie, 1988). Je voulais montrer à mon enfant d’où je venais, un témoignage de ce que j’avais vécu. Les gens étaient contents de me voir et c’était réciproque. Quand je suis arrivé à Constantine, je me suis couché et j’ai embrassé la terre. Je suis profondément natif d’Algérie. Puis beaucoup plus tard, en 2005, j’ai écrit un livre qui s’appelait Mémoires d’outre-mère et dont on m’a rapporté tout le bien qu’en pensait Abdelaziz Bouteflika !

    -Et si demain, vous deviez revenir ?

    Si demain je vais sur Alger, je crains qu’un envoyé du gouvernement vienne me chercher, qu’on me «récupère». Je ne veux pas d’une photo officielle, plutôt officieuse avec le peuple. Sachez aussi que mon plus vieil ami d’enfance est un avocat algérien de Annaba et parfois, je crains pour sa vie compte tenu du fait qu’il n’aime pas l’Algérie d’aujourd’hui et qu’il le fait savoir. Très souvent, il vient me voir et me ramène des nouvelles du pays. Quand je me souviens de lui, je pense au fait qu’il était le seul Arabe de mon école et c’est avec lui que je me suis lié à vie. Je me revendique comme Algérien. Ma légion d’honneur, c’est quand un chauffeur de taxi algérien m’a dit un jour : «Vous êtes comme moi, Maghrébin» et je l’ai remercié. Je ne suis pas dans la mélancolie d’une Algérie française, je suis beaucoup plus proche d’un Camus que d’Enrico Macias. Je prends le risque de déplaire en disant ça, mais je ne changerai rien d’un iota. J’ai toujours agi ainsi, et ce, depuis mon enfance. Je n’ai pas encore tué l’enfant qui est en moi, malgré mon âge avancé. Je suis fier de porter mon enfance algérienne et si l’Algérie avait été différente de ce qu’elle est devenue, ce ne serait pas en Corse que j’aurais eu une maison, mais à Tipasa, près de mon ami Albert Camus. Mais l’histoire en a décidé autrement. Je suis un Méditerranéen inguérissable.

    -Lorsque la guerre de Libération éclate en 1954, vous vous trouvez déjà à Paris. Que se passe-t-il dans votre vie ? Comment vivez-vous cette période historiquement forte ?

    D’abord, quand je suis venu sur Paris, j’étais encore adolescent et je peux vous assurer que cela n’a pas été facile. On parle toujours du ciel bleu d’Algérie… Moi, je suis fâché avec celui de Paris. Il m’arrive encore, durant les hivers parisiens, de me retourner chez moi, quand je prends mon petit-déjeuner, pour ne pas à subir ce truc grisâtre. Quand la guerre éclate, je suis mobilisé. J’ai été incarcéré au Fort de Vincennes où j’ai effectué mes classes. A l’époque, j’étais déjà marié et père de famille. Et je fus finalement réformé pour maladie mentale. Je me souviens d’une conversation entre deux médecins, l’un voulant me jeter au gnouf (prison militaire), l’autre insistant sur le fait qu’il fallait me libérer au cas où j’aurais contaminé mes camarades. J’étais comédien et je devenais une maladie. J’ai le soupçon de n’avoir pas vraiment triché, surtout quand je découvre l’un des adages de cet endroit qui disait : «La discipline est la principale force des Armées».

    Je n’obéis à personne, ni à un homme politique ni même à un metteur en scène. Je veux être séduit. Je suis un réfractaire même si je suis très vivable ! Je lutte contre tout esprit de hiérarchie. Tout cela me ramène à mon beau-père. Je lui dois beaucoup, même de m’avoir fait échapper à la véritable explosion qui s’est traduite par la guerre d’Algérie. J’étais très heureux d’avoir échappé à cette guerre, car je ne voulais pas me retrouver dans la position de tueur. Le fait de mourir n’était rien comparé à celui d’enlever la vie. Ma mort ? Mektoub ! Je me suis construit finalement à l’inverse de ce à quoi j’avais assisté, de ce que j’avais subi. Longtemps, j’ai pensé à tous ces p’tit gars qui effectuaient leur classe et qui sont partis en Algérie. Ils n’avaient aucun lien avec ce pays, ils devaient juste défendre la France.

    -Ce que vous dites renvoie à ce film de Jacques Rozier, Adieu Philippine, qui mettait en scène un futur appelé avant son départ pour Alger...

    Exactement ! Tous ces gens arrivaient sur Alger, le port était beau et puis ensuite, ce fut l’enfer… des deux côtés. Cette guerre aura été une véritable saloperie ! A Paris, la vie n’était pas si simple compte tenu que j’avais été réfractaire à cette guerre. On m’en a beaucoup voulu à l’époque. Finalement, les Occidentaux en général n’ont pas de leçon à donner aux Orientaux.



    -Aujourd’hui, l’Algérie fête le cinquantième anniversaire de son indépendance. Vous avez toujours suivi ce qui s’ést déroulé depuis 1962 ?

    Toujours ! Même pendant les années 1990. Je me souviens d’amis algériens exilés qui ne voulaient plus revenir en Agérie. J’ai suivi tout ça. Puis, quand les différentes révolutions sont arrivées, les fameux «printemps arabes», j’ai tout de suite songé à l’Algérie et à ce qu’elle pouvait faire. Après en avoir discuté avec mon entourage, car il est primordial pour moi de m’informer, j’en ai déduit que 1988 était encore ancré dans les mémoires et surtout il m’était difficile d’identifier contre qui les Algériens devaient se révolter. Contre qui ? En Tunisie, il y avait Ben Ali, en Libye, El Gueddafi, en Egypte, Moubarak… en Algérie, j’ai l’impression que c’est encore confus ! Je ne l’invente pas, des amis algériens me le disent ! En somme, je reste en deuil de mon pays natal !

    In El Watan


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  • Lundi 2 avril 2012, deux Constantinois vont fêter à leur manière le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.

     

    Deux enfants du Rocher, au destin très dissemblable mais que leur passion commune pour leur ville natale a eu vite fait de réunir : le comédien Smaïn et l’ancien instituteur Georges Morin. Et c’est le second qui ramène le premier ! Georges Morin, c’est d’abord, pour beaucoup de Constantinois, «Ould Madame Morin» (le fils de Madame Morin) cette infirmière qui, de 1930 à 1979, soit durant près de 50 ans, a soigné des générations de Constantinois ! Et c’est le célèbre écrivain, Anouar Benmalek, qui en parlait affectueusement un jour, en saluant publiquement, sur les ondes de la radio Beur FM, «Cette dame qui a piqué mon grand-père, qui a piqué mon père et qui n’a pas manqué de me piquer aussi… pour notre plus grand bien !»



    Le père de Georges était dessinateur technique chez Esso puis aux Ponts et chaussées. Féru de tennis, il fut même champion de l’Est algérien en 1938 ! Georges Morin, c’est aussi ce jeune instituteur qui exerce à Constantine de 1960 à 1966, à l’école Arago de 1960 à 1964, puis à Jeanmaire de 1964/65 et enfin à l’école du Bardo en 1965/66, avant de partir à Grenoble pour ses études supérieures. C’est là qu’il mène ensuite une belle carrière d’enseignant en sciences politiques, de 1970 à 1990, avant de rejoindre l’inspection générale de l’éducation nationale. En 1997, il est élu maire-adjoint d’une ville de la banlieue de Grenoble et il commence à militer pour la coopération entre les villes, particulièrement avec l’Algérie et la Palestine. Il est ainsi très directement à l’origine de la coopération entre Grenoble et Constantine : dès 1972, avec la première convention interuniversitaire franco-algérienne entre les deux universités des deux villes ; puis, en 1982, lorsqu’il amène à Constantine (le maire en est alors Mohamed-Tahar Arbaoui) le maire de Grenoble, Hubert Dubedout, pour le premier jumelage entre les deux villes.

    En 1983, Georges Morin est chef de cabinet du président de l’Assemblée nationale, le socialiste Louis Mermaz, et il persuade ce dernier de se rendre sur place pour lancer la coopération entre la wilaya de Constantine et le département de l’Isère (que présidait aussi M. Mermaz). Cette visite a marqué la ville des Ponts puisque Rabah Bitat, alors président de l’Assemblée populaire nationale, avait tenu à accompagner son homologue français. Georges Morin renoue encore les liens entre les deux villes de Constantine et de Grenoble dès 1999, dans le cadre de la relance générale des coopérations décentralisées franco-algériennes voulues, après les années noires, par les deux ministres de l’intérieur Jean-Pierre Chevènement et Abdelmalek Sellal. Et c’est précisément dans ce cadre Grenoble-Constantine que se présente la venue de Smaïn. Car la coopération entre les deux villes est multiforme et porte notamment sur la culture, dont Georges Morin s’est particulièrement occupé à la demande du maire de Grenoble, Michel Destot. Pour prendre quelques exemples, c’est cette coopération entre artistes des deux villes qui a engendré des activités culturelles comme le festival de jazz Dimajazz, le Ciné-club ou le Festival du conte.

    Le président de ce dernier festival, Fayçal Ahmed-Raïs, a appelé un jour son ami Georges : «S’il te plaît, nous rêvons de Smaïn comme invité d’honneur de notre Festival 2012. Tu le connais bien. Il faut que tu nous le ramènes. Fais ça pour nous, fais-le pour ta ville !» Comment résister à ce type d’arguments ? Morin appelle aussitôt Smaïn, mais celui-ci est en pleine tournée avec son dernier spectacle ! Cela paraît donc fichu… mais Georges insiste et Smaïn finit par remarquer sur son agenda qu’il a un créneau de quelques jours de «relâche» entre le 31 mars et le 4 avril. Encore quelques coups de fil et l’affaire est conclue : les deux complices seront donc à Constantine dimanche 1er avril au soir. Tout le programme se concentre sur le lundi 2 avril : une rencontre avec les Constantinois au Centre culturel français de 15h à 16h30, puis une prestation de Smaïn en soirée, au Théâtre régional de Constantine, autour de son dernier livre Je reviens me chercher.

    Et puis, hélas, dès le lendemain mardi 3 avril, ce sera le retour sur Paris.
    Smaïn est déjà revenu à maintes reprises à Constantine, mais il est toujours très ému de revoir cette ville qui l’a vu naître en 1960. De mère inconnue, il est recueilli par des sœurs qui le confient à une nourrice avant l’amener en France, avec elles, en 1962. Elles remettent alors le bébé à un couple algérien qui va l’élever avec amour, dans la région parisienne, et forger ce magnifique artiste qui fait la fierté de l’Algérie et de la France. Ce mélange d’humour et de gravité qu’il promène avec tant de succès sur les scènes du monde entier est sans doute, quelque part, une revanche sur la vie, une vie qui a commencé si durement pour ce bébé perdu sur les bords du Rhumel. On dit toujours que c’est dans l’adversité que s’épanouissent les meilleurs artistes. L’adversité a touché Smaïn au premier jour de sa jeune vie, elle en a fait un grand comédien. Bienvenue Smaïn, bienvenue Georges !
    Bienvenue dans votre ville natale !

    Source El Watan


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    Pélégri

    Auteur de romans, de pièces de théâtre, de poésie et d’un essai, Jean Pélégri est né en 1920 à Rovigo (auj. Bougara dans le département de Blida), comme Jules Roy, au sein d’une famille de propriétaires terriens installés en Algérie depuis 1841.
    Carte Michelin Rovigo

    A partir de 1942, après des études de philosophie à Alger, il fait les campagnes de Corse, de France et d’Allemagne comme engagé volontaire. Il enseigne les lettres en Corse, puis en Algérie à la veille de la guerre et enfin à Paris après l’indépendance.

    En 1963, Jean Pélégri figurait parmi les fondateurs de l’Union des Ecrivains algériens. Jusqu’au bout, avec Ma mère l’Algérie en 1989 ou Les Etés perdus en 1999, Jean Pélégri n’a cessé de célébrer sa Mitidja natale.

    Tiré de son livre homonyme publié en 1959 et tourné dans les tout derniers mois de la guerre d’Algérie, Les Oliviers de la justice de James Blue met en scène un pied noir de retour au pays, au chevet d’un père à l’agonie. Méditation sur le sort de l’Algérie coloniale, ce film dont il fut co-scénariste et comédien lui permet de ressusciter l’image de son père et son rêve algérien.

    Jean Pélégri, qui fut également comédien dans Pickpocket de Robert Bresson ou encore Thérèse d’Alain Cavalier, s’est éteint le 24 septembre 2003.

    « Les mots de l’amitié »
    17-5-1955

    Combien d’heures, combien de jours,
    à contempler la mer, les vignes et le soleil ;
    à écouter chanter les oiseaux dans la chaleur de l’été.
    Mon œil me créait des paradis artificiels, des après-midi païennes, d’où je revenais hagard, stupéfait
    et où je retournais le lendemain, malgré moi, comme à une drague…
    Combien d’heures, combien de jours, j’ai pu passer à essayer d’oublier mon âme… vainement…
    Jusqu’au jour où j’ai découvert que la nature était (vide)… marquée du signe de la faute…
    que seul l’homme libre, réconcilié avec lui-même et les siens pouvait l’innocenter et lui redonner sa beauté de paradis terrestre.
    Celui qui n’a jamais entendu de flûte… ne connaîtra jamais l’atmosphère de ma plaine.
    Seule la musique pourrait raconter mon histoire.



    Bibliographie

    L’Embarquement du lundi
    , Paris, Gallimard, N.R.F., 1952.



    Les Oliviers de la Justice, Paris, Gallimard, 1959.



    Le Maboul, Paris, Gallimard, 1963.



    L’Homme-caillou, Paris, Benanteur, 1965.



    Les Monuments du déluge, Paris, Christian Bourgois, 1967.



    Slimane (pièce en quatre actes), Paris, Christian Bourgois, 1968.



    L’Homme mangé par la ville (dramatique), France-Culture, 1970.



    Le Cheval dans la ville, Paris, Gallimard, 1972.



    Le Maître du Tambour (pièce), Théâtre Jean Vilar, Suresnes 1974).



    Ma mère l’Algérie, Alger, Éditions Laphonic, 1989 / Paris, Actes Sud, 1990.

    Les Étés perdus, Paris, Le Seuil, 1999.S
       




    Au sujet de CAMUS.

    Jean PELEGRI évoque la vision de l'Algérie par CAMUS en expliquant que celui-ci n'a "connu que l'endroit" et non l'envers de Tisapa et de l'Algérie, "ce n'est qu'une littérature du littoral".


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