• Water Effe

     

    Mercredi 27 avril, c’est mon troisième passage à El Madher (en 5 jours), il fallait que je prenne les cigognes en photo. J’ai attendu le retour du soleil et je me suis rendu à une ferme qui se trouve à l’entrée d’El Madher  pour immortaliser cet instant.

     

    El Madher est une commune de la wilaya de Batna en Algérie, située à 24 km au nord-est de Batna et à 110 km au sud de Constantine.

    DSCF6518

     

    DSCF6519

     

     DSCF6521

    DSCF6523


    24 commentaires
  • LX


    Nous tomberons sur le chemin de l'Amour. Le Destin nous piétinera. Ô jeune fille, ô ma coupe enchanteresse, lève-toi et donne-moi tes lèvres, en attendant que je sois poussière !

    LXI


    Du bonheur, nous ne connaissons que le nom. Notre plus vieil ami est le vin nouveau. Du regard et de la main, caresse notre seul bien qui ne soit pas décevant: l'urne pleine du sang de la vigne.

    LXII


    Le palais de Bahrâm est maintenant le refuge des gazelles. Les lions rôdent dans ses jardins où chantaient des musiciennes. Bahrâm, qui capturait les onagres sauvages, dort maintenant sous un tertre où broutent des ânes.

    LXIII


    Ne cherche pas le bonheur. La vie est aussi brève qu'un soupir. La poussière de Djemchid et de Kaï-Kobad tournoie dans le poudroiement vermeil que tu contemples. L'univers est un mirage. La vie est un songe.

    LXIV


    Va t'asseoir, et bois ! Tu jouiras d'un bonheur que Mahmoud n'a jamais connu. Écoute les mélodies qu'exhalent les luths des amants : ce sont les vrais psaumes de David. Ne plonge ni dans le passé ni dans l'avenir. Que ta pensée ne dépasse pas le moment! C'est le secret de la paix.

    LXV


    Les hommes bornés ou orgueilleux établissent une différence entre l'âme et le corps. Moi, je n'affirme qu'une chose : le vin détruit nos soucis et nous donne la quiétude parfaite.

    LXVI


    Quelle énigme, ces astres qui bondissent dans l'espace ! Khayyâm, tiens solidement la corde de la Sagesse. Prends garde au vertige qui fait tomber, autour de toi, tes compagnons !

    LXVII


    Je ne crains pas la mort. Je préfère cet inéluctable à l'autre qui me fut imposé lors de ma naissance. Qu'est-ce que la vie ? Un bien qui m'a été confié malgré moi et que je rendrai avec indifférence.

    LXVIII


    La vie passe, rapide caravane ! Arrête ta monture et cherche à être heureux. Jeune fille, pourquoi t'attristes-tu ? Verse-moi du vin ! La nuit va bientôt venir...

    LXIX


    J'entends dire que les amants du vin seront damnés. Il n'y a pas de vérités, mais il y a des mensonges évidents. Si les amants du vin et de l'amour vont en Enfer, le Paradis doit être vide.

    LXX


    Je suis vieux. Ma passion pour toi me mène à la tombe, car je ne cesse de remplir de vin de dattes cette grande coupe. Ma passion pour toi a eu raison de ma raison. Et le Temps effeuille sans pitié la belle rose que j'avais...

    LXXI


    Tu peux m'obséder, visage d'un autre bonheur! Vous pouvez moduler vos incantations, voix amoureuses ! Je regarde ce que j'ai choisi et j'écoute ce qui m'a déjà bercé. On me dit: "Allah te pardonnera". Je refuse ce pardon que je ne demande pas.

    LXXII


    Un peu de pain, un peu d'eau fraîche, l'ombre d'un arbre, et tes yeux! Aucun sultan n'est plus heureux que moi. Aucun mendiant n'est plus triste.

    LXXIII


    Pourquoi tant de douceur, de tendresse, au début de notre amour? Pourquoi tant de caresses, tant de délices, après? Maintenant, ton seul plaisir est de déchirer mon cœur... Pourquoi ?

    LXXIV


    Quand mon âme pure et la tienne auront quitté notre corps, on placera une brique sous notre tête. Et, un jour, un briquetier pétrira tes cendres et les miennes.

    LXXV


    Du vin ! Mon cœur malade veut ce remède ! Du vin, au parfum musqué ! Du vin, couleur de rose ! Du vin pour éteindre l'incendie de ma tristesse ! Du vin, et ton luth aux cordes de soie, ma bien aimée !

    LXXVI


    On parle du Createur... Il n'aurait donc formé les êtres que pour les détruire ! Parce qu'ils sont laids ? Qui en est responsable ? Parce qu'ils sont beaux? Je ne comprends plus...

    LXXVII


    Tous les hommes voudraient cheminer sur la route de la Connaissance. Cette route, les uns la cherchent, d'autres affirment qu'ils l'ont trouvée. Mais, un jour, une voix criera : "Il n'y a ni route ni sentier !"

    LXXVIII


    Dédié aux flammes de l'aurore le vin de ta coupe pareille à la tulipe printanière ! Dédie au sourire d'un adolescent le vin de ta coupe pareille à sa bouche ! Bois, et oublie que le poing de la Douleur te renversera bientôt.


    11 commentaires
  • Mardi 26 avril 2011 à la maison de la Culture de Batna. Semaine culturelle d'Adrar, ville située à 1047 km de Batna.

    adrar

     

    Adrar, qui signifie « pierre, rocaille, mont » en berbère, est une ville du Sahara algérien située à 1540 km au sud-ouest d’Alger. Elle est limitée au sud par la Mauritanie le Mali ainsi que par les wilayas de Béchar, Ghardaïa, El-Bayedh, Tindouf et Tamanrasset.

     

    DSCF6493

    DSCF6496

    DSCF6510

    DSCF6507

    DSCF6514

    DSCF6505


    13 commentaires
  • hic bilan


    7 commentaires
  • La passe d'armes qui m'a opposé jeudi soir sur France 2 à Robert Badinter a pu surprendre par sa vivacité de ton : elle mérite explication.

     

    Robert Badinter est un ami de longue date de notre journal. Ses combats sont ceux du Nouvel Observateur et son rôle dans l'évolution de notre justice restera dans l'histoire du pays.

    Ces rappels ne sont pas de forme. C'est précisément en raison de la haute stature de Robert Badinter que j'ai été saisi de surprise en entendant son plaidoyer, alors que nous attendions en coulisse le moment d'entrer dans le studio. Le rappel solennel du principe de la présomption d'innocence, la stigmatisation du pilori médiatique auquel la justice américaine a soumis Dominique Strauss-Kahn, la juste horreur avec laquelle on découvrait le prévenu, le visage creusé et le regard absent, toutes ces réactions étaient évidemment humaines, éloquentes et salutaires.

    Mais un silence - involontaire à coup sûr - introduisait soudain dans cette péroraison un déséquilibre criant, lui-même à la source d'un malaise ressenti de toute évidence par une grande partie des spectateurs : le silence sur le sort de la victime présumée. Rien n'indiquait, jeudi soir en tout cas, qu'elle ait pu mentir, qu'elle soit une affabulatrice ou une provocatrice. Autant il fallait préserver précieusement les droits de l'accusé, autant il fallait aussi, pour maintenir l'équilibre des chances et des hypothèses, indiquer que la défense de Dominique Strauss-Kahn n'impliquait, à ce stade, nulle désinvolture, nulle hostilité envers une femme de service dont rien ne démontre qu'elle ait voulu piéger DSK. La présomption d'innocence vaut pour l'accusé ; elle vaut aussi, moralement sinon juridiquement, pour la plaignante. On se reportera, à cet égard, à l'éditorial de Jean Daniel publié par notre site, qui prend bien soin d'apporter cette précision.

    Faute de l'avoir fait, Robert Badinter, involontairement, bien sûr, donnait au public le sentiment d'exprimer une solidarité automatique avec un ami tombé soudain du sommet, dont le sort seul comptait, et d'ignorer celui d'une femme noire confinée au bas de la société, qui apparaît aux yeux de l'opinion américaine - et parfois française - comme la seule victime de l'affaire. On risquait ainsi d'accréditer l'idée que seul le destin des puissants, finalement, compte, et que celui des sans-grade n'a aucune importance. Redoutable conclusion, propre à alimenter toutes les rancœurs, tous les fantasmes et tous les extrémismes. D'où ma réaction, sans doute vive, mais motivée par le souci de dissiper au plus vite ce dangereux malentendu. Robert Badinter a pu être heurté par ma véhémence. J'en suis désolé. Mais elle s'est manifestée en faveur d'une cause qui me paraît juste, et qui correspond aux valeurs que l'ancien Garde des Sceaux a illustrées avec tant de courage et de brio.

     

    Laurent Joffrin – Le Nouvel Observateur

     DSCF6061


    4 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires