• Chapitre VIII


     

    Les maisons

     

     

    Alors un maçon vint et dit, Parlez nous des Maisons.

    Et il répondit et dit :

    Construisez dans votre imaginaire une retraite dans le désert, avant de bâtir une maison dans l'enceinte de la ville.

    Car de même que vous vous en retournez chez vous au crépuscule, ainsi en est-il du voyageur qui est en vous, l'éternel isolé et solitaire.

    Votre maison est votre corps déployé.

    Elle s'épanouit au soleil et dort dans le silence de la nuit ; et ne reste pas sans rêves. Votre maison ne rêve-t-elle pas, et rêvant, quitte la ville pour la forêt ou le sommet de la colline ?

    O, si je pouvais rassembler vos maisons dans ma main et tel un semeur les éparpiller dans la forêt ou dans la prairie.

    Que les vallées soient vos rues et les verts sentiers vos allées, que vous puissiez vous chercher à travers les vignes, et revenir avec les senteurs de la terre dans vos vêtements.

    Mais le temps pour ces choses n'est pas encore venu.

    Dans leur peur, vos aïeux vous ont rassemblés trop près les uns des autres. Et cette peur durera encore un peu. Encore un peu, les murs de vos cités sépareront vos foyers de vos champs.

    Et dites-moi, peuple d'Orphalese, qu'avez vous dans ces maisons ? Que gardez-vous derrière ces portes verrouillées ?

    Avez-vous la paix, la force tranquille qui révèle votre puissance ?

    Avez-vous des souvenirs, ces voûtes scintillantes qui enjambent les sommets de l'esprit ?

    Avez-vous la beauté, qui mène le cœur des choses façonnées dans le bois et la pierre vers la montagne sainte ?

    Dites-moi, avez-vous ces choses en vos demeures ?

    Ou n'avez-vous que le confort, ou la convoitise du confort, cette chose furtive qui se glisse dans la maison comme un invité, puis devient un hôte, et puis un maître ?

    Oui, et il devient dompteur qui avec fourche et fouet fait des pantins de vos plus généreux désirs.

    Bien que ses mains soient de velours, son cœur est de fer.

    Il vous berce jusqu'au sommeil, afin de rester à votre chevet et se moquer de la dignité de la chair.

    Il se moque de vos sens qui sont robustes, et les couche dans l'ouate comme des vases fragiles.

    En vérité, le désir du confort assassine l'ardeur de l'âme, et suit en ricanant ses funérailles.

    Mais vous, enfants des espaces, vous dont le repos est toujours tourmenté, vous ne serez ni capturés ni domptés.

    Votre maison ne sera pas une ancre, mais un mât.

    Elle ne sera pas une étoffe chatoyante qui couvre une plaie, mais une paupière qui protège l'œil.

    Vous ne replierez pas vos ailes afin de pouvoir franchir les portes, ni ne courberez vos têtes de sorte qu'elles ne heurtent le plafond, ni ne craindrez de respirer, de peur que les murs ne se fissurent et tombent.

    Vous ne résiderez pas dans des tombes faites par les morts pour les vivants.

    Et même regorgeant de magnificence et de splendeur, votre maison ne retiendra pas votre secret, ni n'abritera vos désirs.

    Car ce qui est illimité en vous demeure dans le palais du ciel, dont la porte est la brume du matin, et dont les fenêtres sont les chants et les silences de la nuit.

     

             Gibran KHALIL

     

    Vienne 0131


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  • Les disparitions sont plus affreuses d'être sans traces.

     

    dicton0803


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    Les dossiers de Charazed, Grégory et Ludovic, prescrits jusqu’à présent, sont désormais rouverts. Trois informations contre X pour enlèvement par fraude ou violence et séquestration sont en cours. Archives Le DL

    Les dossiers de Charazed, Grégory et Ludovic, prescrits jusqu’à présent, sont désormais rouverts. Trois informations contre X pour enlèvement par fraude ou violence et séquestration sont en cours.

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    Trois informations judiciaires ont été ouvertes, la semaine dernière, par les parquets de Grenoble et de Bourgoin-Jallieu, relançant en partie l’enquête sur ce que l’on appelle désormais les “disparus de l’Isère”. Deux juges d’instruction devraient être co-saisis de ces dossiers.

    Une cellule inédite de la gendarmerie, baptisée “Mineurs 38”, avait été créée en 2008 afin de travailler sur les meurtres ou disparitions de neuf enfants, survenus dans le département de l’Isère entre 1983 et 1996.

    Cinq de ces dossiers étaient jusque-là considérés comme prescrits. La justice a donc décidé d’en rouvrir trois, donnant partiellement suite à la demande des familles des victimes qui, le 24 juin dernier, avaient rejeté l’idée de prescription et réclamé la désignation d’un juge d’instruction pour l’ensemble de ces affaires. Ces nouvelles informations judiciaires concernent la petite Charazed Bendouiou (disparue en juillet 1987) ; Ludovic Janvier (disparu en mars 1983) et Grégory Dubrulle, retrouvé le crâne fracassé mais vivant en juillet 1983 et dont l’agresseur n’a jamais été identifié.”Dans la mesure où la mort de Charazed et de Ludovic n’a pu être constatée, leurs corps n’ayant jamais été retrouvés, on peut considérer que l’infraction de séquestration se poursuit et n’est donc pas prescrite”, expliquait hier l’avocat général près la cour d’appel de Grenoble, Pierre-Marie Cuny.

    Les parquets isérois ont donc pu ouvrir des informations contre X pour enlèvement par fraude ou violence, et séquestration.

    En ce qui concerne le dossier de Grégory Dubrulle _clôturé par une ordonnance de non-lieu en octobre 1986 et qui a fait l’objet d’une enquête complémentaire achevée en mai 1994_ la justice s’est appuyée sur un document susceptible d’interrompre la prescription, qu’elle a récemment retrouvé dans une procédure encore en cours.

    Ce document, appelé “soit transmis”, est daté du 9 février 2001. Il avait été adressé aux gendarmes de la section de recherches de Grenoble par le juge chargé d’instruire le dossier sur la mort du petit Fabrice Ladoux, enlevé le 13 janvier 1989 et retrouvé mort deux jours plus tard.

    “Dans ce document, le juge faisait allusion à l’affaire Dubrulle, sans pour autant faire un véritable rapprochement entre les deux dossiers”, précisait M. Cuny.

    Le parquet ne s’est en revanche pas prononcé sur les deux autres affaires prescrites qui concernent le décès d’Anissa Ouadi, en juin 1985 et le meurtre de Nathalie Boyer, en août 1988.

     

    Source :Dauphiné Libéré


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  • La société dans laquelle nous sommes nés repose sur l'égoïsme. Les sociologues nomment cela l'individualisme alors qu'il y a un mot plus simple : nous vivons dans la société de la solitude.

     

    dicton0802


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  • La société est ainsi faite :

    1- Le pauvre : travaille

    2- Le riche : l'exploite

    3- Le soldat : défend les deux

    4- Le contribuable : paye pour les trois

    5- Le vagabond : se repose pour les quatre

    6- Le poivrot : boit pour les cinq

    7- Le banquier : escroque les six

    8- L'avocat : trompe les sept

    9- Le médecin : tue les huit

    10- Le croquemort : enterre les neuf

    Et le politique : il vit des dix !...


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