• Voilà dix ans qu'ils survivaient là, dans une ruine ouverte aux quatre vents. Gaëtan et Isabelle, la soixantaine, venaient d'y passer un nouvel hiver, le plus froid, sans doute, des dernières années. A 13 heures hier, leurs corps ont été découverts par un joggeur qui les connaissait et passait leur rendre visite de temps à autre. Voilà une quinzaine de jours que l'homme n'était pas venu courir dans le secteur. Alors il a fait un crochet par la maison en ruines, accrochée aux pentes de la Bastille, à la limite des communes de Grenoble et de La Tronche. En arrivant par le vague sentier enneigé qui mène, dans les bois, jusqu'à la baraque isolée, il a distingué le corps d'Isabelle, recouvert d'une mince plaque métallique. Il a alors immédiatement appelé les secours. Et lorsque les sapeurs-pompiers sont parvenus sur place, ils ont contourné les murs défoncés et ont découvert dans la seule pièce possédant encore un plafond, le cadavre de Gaëtan. Le malheureux était allongé sur un lit de fortune, au milieu des détritus. Dans le cadre d'une procédure ouverte pour "découverte de cadavres et recherche des causes de la mort", les officiers du service de quart ont effectué les premières constatations <script type= "text/javascript"> </script> avec la police scientifique et un médecin légiste. Selon les premiers éléments -qui demandent à être confirmés par les autopsies- la sexagénaire est a priori décédée d'une chute ou d'un écrasement causé par des matériaux tombés de la structure en ruines. Sur le corps de son compagnon, aucun élément ne permettant de supposer une mort violente n'a été constaté. Il est probable que l'homme se soit laissé mourir de froid et de chagrin ; aucun élément ne permettant de conforter la thèse d'un suicide par substance médicamenteuse n'a été découvert par les enquêteurs.

    "Il s'agissait de gens charmants, qui vivaient là depuis longtemps. Je tolérais leur présence ici et je les aidais comme je pouvais", explique le propriétaire du terrain. "Ils venaient régulièrement chercher de l'eau à la fontaine, au sommet de la Bastille", explique une commerçante voisine. "Souvent, nous les prenions en stop jusqu'en ville ou jusqu'à la boulangerie. Parfois, ils avaient suffisamment d'argent pour s'offrir une chambre d'hôtel pour une nuit", explique-t-elle encore. De l'histoire personnelle de ces gens, de l'itinéraire qui les a menés à cette vie terrible, nul ne sait rien. Selon un habitant, Gaëtan avait, dans le passé, été policier.


    A deux pas de la ville mais si loin du monde

    Ce dimanche après-midi, une fois les corps des deux SDF évacués, restaient, devant la bâtisse, les pauvres objets témoignant qu'ici, deux êtres humains étaient parvenus à survivre en plein hiver. Un jean et deux parapluies pendus à un arbuste, une serviette laissée sans doute à sécher au soleil des derniers jours. Un vieux réchaud, des chaussures et, à l'intérieur, dans la pièce sombre et glacée, une bassine et quelques vêtements. Pas de chauffage bien sûr, aucune hygiène. Ici, dans le dénuement le plus total, vivait donc un couple, à deux pas de la ville mais si loin du monde. Ils ne demandaient rien à personne ; ils sont morts en silence, tués par la misère.

    Source: Le Dauphiné Libéré


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  • Les climats, les saisons, les sons, les couleurs, l'obscurité, la lumière, les éléments, les aliments, le bruit, le silence, le mouvement, le repos, tout agit sur notre machine, et sur notre âme.

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  • Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.

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  • loup2
    Un soir, un vieil Amérindien parlait à son petit-fils du combat qui se livre à l'intérieur de chacun de nous. Il l'expliquait comme suit: "Il y a deux loups en chacun de nous:

     
    Le loup du Mal. C'est la colère, l'envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l'avidité, l'arrogance, l'apitoiement, la culpabilité, le  ressentiment, l'infériorité, le mensonge, l'orgueil, la supériorité et l'ego...

    Le loup du Bien. C'est la joie, la paix, l'amour, l'espérance, la sérénité, l'humilité, la bonté, la bienveillance, l'empathie, la générosité, la vérité  la compassion . "

    Après y avoir réfléchi pendant un instant, le petit-fils demande:
    "Grand-papa, quel loup gagne?"

     Le Grand-papa lui répond simplement: "Celui que tu nourris."


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